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Paul Kaplan
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3 juil. 2019
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Chez Givenchy, la couture réussit à réconcilier les Sex Pistols et Élisabeth Ire

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Paul Kaplan
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3 juil. 2019

Clare Waight Keller produit peut-être les images les plus saisissantes de la mode contemporaine. Sa dernière collection, inspirée par l'histoire d'un oiseau enfermé dans un château, est une déclaration poétique impressionnante, qui témoigne de son immense talent dans le cercle très fermé des grands couturiers.


Givenchy - Automne-hiver 2019 - Haute Couture - Paris - © PixelFormula


Le titre de sa collection ? « Noblesse radicale ». Sur la planche d'inspiration, on trouve pêle-mêle : des punks couverts de piercings, des meubles italiens des années 1970, Johnny Rotten, le chanteur des Sex Pistols, vêtu de tartan, des licornes médiévales et des portraits en majesté d'Élisabeth Ire.

Sûre d'elle, Clare Waight Keller a présenté sa collection dans le gigantesque espace d'exposition du Musée des arts décoratifs, abrité par le Louvre, accentuant l'architecture impressionnante du lieu avec des rideaux de 25 mètres de hauteur et des lustres géants. La sélection musicale était à l'image de la collection : sombre, changeante - de la bande originale du film The Tree of Life, signée Alexandre Desplat, jusqu'à la spectaculaire « Dance VIII » de Philip Glass à la fin du défilé.

Sur la moitié des tenues, des plumes, le plus ébouriffées possible. Des plumes d'émeus sur une des premières jupes crayon du défilé, une robe flamenco aux allures de poulailler ou encore un manteau masculin fantastique, divisé en deux parties, rebrodé de duvet de cygne d'un côté et de plumes de corbeaux de l'autre.


Givenchy - Automne-hiver2019 - Haute Couture - Paris - © PixelFormula


Un air de folie douce planait sur les mannequins, accentué par les coiffures à l'iroquoise aux mouvements extravagants dont l'effet était parfois renforcé par des extensions.

Ajoutez à cela une divine robe minimaliste à motifs chevrons et pied-de-poule, et quelques robes de bal romantiques en faille froissée et en jacquard ultra-graphique, et la créatrice britannique a reçu une ovation impressionnante à la fin de son défilé.

Dans le défilé mixte de Clare Waight Keller, les garçons étaient de vieux chanteurs de rock'n'roll beaucoup plus sages - en smoking blanc à double boutonnage, genre Bryan Ferry, des poètes en chemises à larges volants imprimées de motifs cachemire, et une fantastique veste argentée, digne d'un Maharajah ou d'un tapis rouge.



« Je voulais présenter des personnages anarchistes, avec des cheveux et des couvre-chefs. Cette idée d'un oiseau plein de plumes qui se retrouve piégé dans une maison et déniche peu à peu tous ces éléments très variés. Et pour la fin du défilé, tous ces jacquards qui reprennent le motif traditionnel de l'arbre de vie, emprunté à des textiles indiens des 17e et 18e siècles », explique Clare Waight Keller avec beaucoup d'aplomb.

Pour résumer : une créatrice parfaitement en contrôle de son atelier de petites mains, de ses collections, de sa marque, qui donne vie à une haute couture imaginative qui aurait sûrement fait la fierté du fondateur de la vénérable maison, Hubert de Givenchy.

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