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Paul Kaplan
Publié le
16 janv. 2020
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Chez Rick Owens, des guerriers dystopiques aux cheveux longs

Traduit par
Paul Kaplan
Publié le
16 janv. 2020

La vision de Rick Owens avait rarement été aussi singulière. Le créateur d'origine californienne a dévoilé jeudi sa dernière collection de prêt-à-porter masculin, sur des mannequins qui dominaient le public du Palais de Tokyo


Rick Owens - Automne-Hiver 2020 - Paris


Arpentant le podium comme des super-héros décalés, perchés sur des talons de douze centimètres en plastique transparent, les mannequins, dont beaucoup mesuraient déjà deux mètres de haut sans talons, avaient un air particulièrement mauvais. Une brume inquiétante recouvrait le podium, des sons industriels s'échappaient des haut-parleurs. La musique était inspirée d'une performance de Rick Owens, mise en scène au Centre Pompidou en octobre dernier.

Certains de ces guerriers Haute Couture portaient des manteaux à gigantesques épaules pointues, d'autres étaient sanglés dans des combinaisons tricotées à rayures découvrant une jambe et un bras, d'autres encore étaient enveloppés dans d'énormes manteaux-couvertures, qui, selon le designer, faisaient référence au Modulor de Le Corbusier. Mais si la collection comportait aussi des manteaux en mohair très commerciaux, elle restait stratosphérique tout du long.

Les teintes préférées de Rick Owens, du moins quand on se rend dans l'un de ses magasins, sont probablement le noir mat ou le gris minéral, plus ou moins délavé. Cette saison, le créateur a osé un bleu électrique, des cuirs jaunes et de la soie orange. Encore plus étrange, un certain nombre de ses mailles en cachemire gris et de ses tops transparents ajustés étaient portés sous des manteaux en vinyle translucide.

"Il y a une forte dose de théâtralité dans cette collection", admettait le créateur dans le programme de son défilé. Bel euphémisme.

Presque tous ses mannequins portaient des extensions de cheveux qui rappelaient les films de samouraïs de Kurosawa : une prouesse de la coiffeuse Duffy de l'agence Streeters. Et beaucoup portaient des lentilles de contact qui enlevaient toute lumière de leur regard. En un mot : une vision dystopique, esquissée par le plus influent des créateurs américains contemporains.

Et une autre preuve que Paris est la plus importante capitale mondiale de la mode, aussi bien pour les femmes que pour les hommes.

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