Chine : "Crise ! Quelle crise ?"

Auteur :

Matthieu Guinebault

Publié le
17 sept. 2015

Vice-président de la Chambre de commerce chinoise du textile (CCPIT-Tex), Xu Yingxin revient sur la crise chinoise qui a rythmé l’actualité économique de l’été. Pour le dirigeant, si le pays connaît à l’évidence une normalisation de son économie, le secteur textile n’a lui pas perdu de sa vigueur, et continue son évolution entamée depuis plusieurs années.

C’est ce qu’a indiqué Xu Yingxin à l’occasion de son passage sur les salons parisiens Texworld et Apparel Sourcing, ce dernier étant coorganisé par Messe Frankfurt et CCPIT-Tex. « Bien sûr, nous faisons face à des changements et des défis : nous arrivons à un carrefour de transition et de restructuration », explique le responsable. « Mais si nous passons d’une période de croissance rapide à une période plus stable, le secteur textile affiche toujours, sur son premier semestre, une hausse de 6-7 % de croissance. Nous connaissons donc toujours une croissance soutenue. »

Pour appuyer son propos, le dirigeant du CCPIT-Tex s’appuie sur une multitude de chiffres. Sur le premier semestre clos fin juin, la filière aurait ainsi dopé de 12,6 % ses investissements. Le recul de 5,4 % des exportations est lui expliqué par la morosité des marchés nippon et européen. Ce recul n’a pas empêché la filière de réaliser une hausse moyenne de 5 % de ses bénéfices.

Publicités

« Je dois aussi souligner que, de leur côté, les textiles techniques réalisent de très fortes performances », pointe Xu Yingxin. « Les ventes ont progressé de 13,3 % au 1er semestre, tandis que les profits ont augmenté de 4 %. Il y a donc une marge de croissance plus rapide. »

Du côté de la distribution, le responsable chinois entend éteindre la rumeur d’un affaissement de la demande. Les ventes de chaussures et d’habillement auraient connu une hausse de 10,6 % au 1er semestre. Et les ventes en ligne se seraient même offertes une hausse de 28,7 % sur la période.

« Notre objectif aujourd’hui comme hier est donc de continuer la montée en gamme de nos productions, l'amélioration technique des usines, et de mener des investissements clefs, notamment dans les manufactures automatisées, résume le dirigeant. Nous aimerions en outre avoir davantage de marques chinoises, et ceci est l'un de nos principaux axes de développement. Nous avons déjà une grande variété de marques, mais les Chinois ont un rêve : aller à l'étranger, et trouver une place solide sur le marché international. »