Chloé prend position sur le calendrier des pré-collections

Auteur :

Dominique Muret

Publié le
27 janv. 2016

Depuis quelques mois fait rage le débat sur le rôle des défilés et la légitimité du calendrier des Fashion Weeks à l’ère du 2.0. Le délai de six mois entre la présentation des nouvelles collections, avec son flot d’images déferlant en direct sur le Web, et la disponibilité réelle des produits en boutique, est considéré de plus en plus anachronique par les consommateurs, poussant l’industrie du luxe à s’interroger sur la question. Parmi les Maisons de mode, Chloé est l’une des premières à prendre une position radicale.

La marque du groupe de luxe Richemont vient en effet d’annoncer qu’à partir de la pré-collection automne-hiver 2016, elle n'en rendra plus publiques les images avant son arrivée effective sur le marché. Journalistes, blogueurs et autres réseaux sociaux n’auront accès aux photos que sur demande et au moment où la pré-collection arrivera physiquement dans les boutiques au niveau mondial. Donc, pour la pré-collection de l’hiver 2016, pas avant le 1er mai.

Une décision révolutionnaire et courageuse ou un bond en arrière ? A l’heure où tous les stylistes communiquent sur Instagram, comment la Maison parviendra-t-elle à empêcher des fuites ? Surtout, comment pourra-t-elle organiser sa communication en amont sans images ?

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« Nous voulons distribuer la collection de manière à ce que le client puisse l’acheter au même moment où il la découvre », explique dans un communiqué le président de Chloé, Geoffroy de La Bourdonnaye.

Alors que de plus en plus de griffes communiquent désormais beaucoup sur les pré-collections, à coup de défilés organisés aux quatre coins de la planète et transformés en événements à part entière, Chloé semble lancer un signal à l’industrie de la mode en l’invitant à mettre un frein à la surenchère digitale de ces dernières années.