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12 janv. 2017
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Christophe Cervasel (Atelier Cologne) : "Nous sommes en phase d'apprentissage avec L'Oréal"

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12 janv. 2017

Acquise l'été dernier par L'Oréal, la griffe de parfums Atelier Cologne poursuit son expansion. Son directeur général et fondateur, Christophe Cervasel, revient pour FashionNetwork sur les projets de son entreprise fondée en 2009, portant notamment sur le déploiement de son réseau à l'enseigne et l'extension de ses gammes de produits.  


Christophe Cervasel a fondé Atelier Cologne avec Sylvie Ganter en 2009.


FashionNetwork : Que vous a permis de mettre en place le soutien de L'Oréal depuis votre intégration au sein du groupe ? 

Christophe Cervasel : Côté retail, l'assise et la présence de L'Oréal dans le monde nous a permis d'accélérer l'extension de notre réseau de boutiques qui comptait cinq unités avant le rachat. Ce dernier trimestre, nous avons ouvert trois nouveaux magasins, à San Francisco aux Etats-Unis, à Hong Kong, puis dans le quartier de Covent Garden à Londres, en décembre dernier.

Pour autant, notre stratégie commune est d'ouvrir peu de nouveaux magasins, mais à des emplacements mûrement réfléchis. Nous n'avons finalement pas d'objectif ni de limite de nombre. L'équipe travaille actuellement sur une dizaine de mégalopoles dans le monde pour de nouvelles ouvertures. Cela passe par un dialogue avec les différents directeurs de filiales de L'Oréal : nous sommes évidemment encore en phase d'apprentissage avec eux. 

Ce qui est sûr, c'est que notre notoriété et les ventes (notamment wholesale et en ligne) grimpent en flèche dans le pays en question à partir du moment où nous implantons une boutique physique. 

FNW : Pourquoi miser autant sur le réseau physique à l'heure où l'acte d'achat se dématérialise de plus en plus ?

CC :
C'est dans notre concept de boutique-atelier, où nous proposons une vraie « consultation », que les clients comprennent véritablement notre univers. Contrairement au circuit classique de la parfumerie, nous ne mettons pas en avant une nouveauté produit à un instant T, mais notre gamme de 35 colognes, en partant du principe qu'une personne n'est pas destinée à un seul parfum mais à plusieurs fragrances, selon les moments de la journée, son activité ou son état d'esprit. On lui suggère en magasin d'identifier sa garde-robe en la matière. Une tendance multi-facettes grandissante en Asie, aux Etats-Unis et en Europe également, surtout chez les moins de 40 ans.

FNW : Allez-vous donc moins vous concentrer sur votre distribution wholesale ? 

CC : Non, nous poursuivons nos collaborations avec les grands magasins (Printemps, Galeries Lafayette, Selfridges...) et les chaînes de beauté comme Sephora, qui nous permettent de toucher une clientèle de jeunes femmes. Simplement, comme nous augmentons notre présence à l'enseigne, nous sommes de plus en plus libres vis-à-vis des contraintes que posent parfois les retailers multimarques, surtout côté calendrier de lancements. Nous avons une relation plus cool avec ces derniers, car nous ne dépendons pas d'eux, même s'il s'agit d'un marché très important évidemment. C'est fondamental pour la marque de ne pas se brider, pour continuer à être créative.


L'une des nouvelles fragrances de la griffe, baptisée Citron d'érable.


FNW : Des changements sont-ils à venir concernant la gamme de produits ?

CC : Atelier Cologne va bien sûr conserver sa base de fragrances, déjà bien finalisée, en y injectant de temps en temps de nouvelles senteurs, quand bon nous semble. Notre axe de développement concerne notre gamme de soins. Des crèmes pour les mains viennent d'être lancées et nous testons actuellement plusieurs formules dans les laboratoires de L'Oréal pour de nouveaux produits cosmétiques. Il reste beaucoup à explorer sur ce territoire, que nos clients réclament de plus en plus, sans toutefois s'aventurer vers des soins trop techniques comme des crèmes anti-rides par exemple. 

FNW : Etes-vous physiquement intégrés au groupe L'Oréal ?

CC : Une bonne insertion dans un groupe de cette ampleur prend du temps. Nous avons toujours le même siège et les mêmes usines. Le rapprochement s'intensifie, même si nous nous considérons presque comme un prestataire de services à l'heure actuelle. C'est le fait que nous ayons été déjà présents au niveau mondial et réalisions beaucoup plus que la moitié de notre chiffre d'affaires à l'étranger, ainsi que notre singularité, qui a séduit le groupe (14 millions d'euros en 2015, ndlr). 

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