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Clairvoy, chausseur des artistes du Moulin Rouge à Lucky Luke

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24 avr. 2014

Paris, 24 avr 2014 (AFP) - Quel est le point commun entre les danseuses du Moulin rouge et Lucky Luke? Ils se chaussent chez Clairvoy, bottier parisien spécialisé dans le spectacle, qui confectionne aussi des chaussures de ville sur mesure, à condition d'y mettre le prix.

Visuel Clairvoy.


L'adresse de la boutique est restée la même depuis son ouverture, en 1945: 17 rue Fontaine, à 200 mètres du Moulin Rouge, dont on voit les ailes depuis le trottoir. Entre 300 et 400 paires, toutes faites sur mesure et à la main, sortent chaque année de l'atelier.

Le style de la boutique mélange les genres: entre un magasin de chaussure classique et un lieu de spectacle, avec photos d'artistes dédicacées et costume de French Cancan. Surtout, au sol se trouve un tapis rouge, lisse, comme une scène de cabaret ou de théâtre. "Les danseurs de claquettes se mettent là pour tester leurs chaussures", raconte le bottier Nicolas Maistriaux, directeur de la maison Clairvoy depuis 2006.

Au lendemain de la guerre, Edouard Adabachian, le fondateur de la maison, démarre en fabriquant des chaussures sur mesure pour particulier. Il fréquente les artistes de Montmartre, et donne son propre nom de dessinateur, "Clairvoy", à sa boutique.

Dans les années 60, les plus grands cabarets viennent frapper à sa porte: La Nouvelle Eve, le Lido, Le Crazy Horse, Le Moulin Rouge... Le magasin se spécialise dans le spectacle. Aujourd'hui encore, 80% des chaussures sont créées pour les artistes, qu'ils soient dans la danse, le théâtre, le cirque, le one-man-show ou le cinéma.

La maison a d'ailleurs été rachetée aux héritiers du fondateur par le Moulin Rouge. "Cela assure la pérennité de la maison, avec un flux de travail régulier", explique Nicolas Maistriaux. Toutes les chaussures du célèbre cabaret viennent de chez Clairvoy.

C'est le cas de la bottine bleue et rouge de French Cancan. La danseuse peut taper le sol très fort, sans crainte: le talon de la chaussure répartit les chocs, explique le directeur de Clairvoy. Il y a bien un laçage, le long de la bottine, pour affiner la jambe, mais il s'agit d'un faux. Le zip est à l'extérieur pour qu'il n'accroche pas les bijoux ou le costume.

"Les chaussures de spectacle doivent à la fois être techniques et esthétiques", souligne Nicolas Maistriaux.

- Kylie Minogue en Clairvoy -

La maison fournit également les plateaux de cinéma. Les escarpins de Guillaume Gallienne, dans le film "Guillaume et les garçons à table", qui a remporté cinq César en février, étaient signés Clairvoy. Idem pour les chaussures jaunes de Coluche dans le film "C'est l'histoire d'un mec". Ou encore Astérix et Obélix.

Pour le film Lucky Luke, Jean Dujardin a également glissé ses pieds dans des bottes Clairvoy, avec éperons bien sûr. Pointure 56. "A l'intérieur, il y a un système pour aider l'acteur à avoir les jambes arquées", confie Nicolas Maistriaux.

Kylie Minogue avait confié à Clairvoy la fabrication de ses chaussures de scène pour ses spectacles de 2006 et 2008. Des talons de plus de 10 cm mais fabriqués pour lui permettre de danser, de descendre des escaliers sans regarder les marches, etc.

Au total, cinq personnes travaillent chez Clairvoy. "Il faut environ 250 étapes pour fabriquer des chaussures", explique Nicolas Maistriaux, âgé de 35 ans. Et fabriquer une paire de chaussures nécessite de 20 à 60 heures de travail.

Les particuliers peuvent se laisser tenter. Pour les femmes, Clairvoy propose notamment des escarpins. Mais il faut prévoir de 1 500 à 2 000 euros. Les chaussures pour hommes sont elles à 3 500 euros. Le prix pour "le confort et l'esthétique", ainsi que pour "l'intemporel", vante le bottier Nicolas Maistriaux.
Par Caroline TAIX

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