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15 janv. 2019
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Commerces parisiens : la mode à l’heure d’une rationalisation des adresses

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15 janv. 2019

Si la mode représentait 59 % des nouvelles enseignes se déployant en France de 2014 à 2016, elle n'en pèse plus que 44 % en 2017-2018. Mais face à ce recul, les rues de Paris continuent d'être la cible première de ces nouveaux entrants, bien que les grandes enseignes d’habillement aient entamé la rationalisation de leur maillage parisien.


Quelque 48 boutiques de luxe ont vu le jour à Paris l’an passé, contre 26 en 2017 - Shutterstock


Spécialiste immobilier, le cabinet Knight Frank relève ainsi que, dans les trois ans, H&M et Zara pourraient avoir fermé près d’un quart de leurs magasins de Paris intra-muros. Avec cependant des approches différentes. Après l’inauguration de son flagship de 3 000 mètres carrés face aux Galeries Lafayette, le géant suédois s’orienterait ainsi vers la mise en avant progressive d’autres marques du groupe, comme & Other Stories, Monki, Weekday, H&M Home ou encore Arket. Du côté de l’espagnol Inditex, qui a transformé son adresse d’Opéra en flagship massif, le choix a été de fermer ses adresses de Saint-Honoré et Haussmann, reprises respectivement par Balmain et Adidas, tout en adoptant une approche omnicanale pour ses adresses restantes.

Pour le cabinet, l’heure de la rationalisation est venue, avec d’un côté des ouvertures spectaculaires, de l’autre la cession d’actifs moins stratégiques. Le tout sur fond de réponse à l’évolution des attentes et comportements des consommateurs. « Le fait n’a rien d’anodin », pointe Knight Frank, qui rappelle que les enseignes d’habillement ont longtemps dominé le calendrier des inaugurations parisiennes, ne serait-ce qu’avec le déploiement successif de Gap, Esprit, H&M, Zara, Banana Republic ou Abercrombie & Fitch sur les Champs-Elysées.


Paris et ses rues restent les cibles prioritaires des enseignes étrangères arrivant en France - Knight Frank


Reste que, à l’image des centres commerciaux, les rues parisiennes s’adaptent à des clients ayant tendance à moins acheter et à privilégier les soins, le sport et les loisirs. Des arbitrages nouveaux qui profitent largement à la restauration. D’où l’émergence de projets tels que Food Society aux Ateliers Gaité (Paris XIVe) ou encore Table Square à La Défense. Et la mixité croissante des usages amène par ailleurs nombre d’immeubles à être voués au coworking et coliving, à l’instar de l’extension d’Italie Deux actuellement en chantier.

La « plus belle avenue du monde », qui se sépare des constructeurs automobiles, accueille pour sa part un nombre croissant d’acteurs high-tech comme Apple, Samsung et plus récemment le chinois Xiaomi, dont le compatriote Huawei a lui choisi Opéra. Mais le luxe reste quoi qu'il arrive la référence de l’axe. Mais pas seulement : quelque 48 boutiques de luxe ont vu le jour dans toute la capitale l’an passé, contre 26 en 2017. Et parmi les ouvertures les plus attendues se trouve LVMH, qui installe ainsi Bulgari au 136 et Dior au 127 de l'avenue des Champs-Elysées. Tandis que Saint Laurent, Graff, Buccellati et Balmain sont attendus rue Saint Honoré, axe qui pèse 30 % des ouvertures luxe projetées entre 2018/19, contre 20 % pour la période 2012/17.


L'heure est à la stabilisation des valeurs locatives dans l'immobilier commercial parisien - Knight Frank


Mais le luxe n’est pas le seul à avoir un agenda riche en 2019 : le sport aura lui aussi droit à des ouvertures emblématiques, avec les flagships Nike et Adidas affichant chacun plus de 5 000 mètres carrés. « Après The North Face ou Fusalp, Rossignol et Salomon ont ouvert en 2018 leur première boutique à Paris », rappelle Knight Frank. « D’autres feront bientôt de même, car ces magasins, venant en soutien de la communication digitale des marques, leur permettent de mieux maîtriser leur image. »

Reste que, pour le cabinet, quel soit le secteur des enseignes, celles-ci sont désormais condamnées à trouver l’équilibre entre image et pragmatisme.

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