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24 févr. 2012
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Conflit Casino-Galeries Lafayette: mais combien vaut donc Monoprix ?

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24 févr. 2012

Généralement plutôt avare de chiffres, Philippe Houzé vient d’envoyer un scud de taille dans le cadre du conflit en cours entres les groupes Galeries Lafayette et Casino pour le rachat des parts du premier par le deuxième dans Monoprix suivant des accords anciens… Tout simplement, le président du conseil d'administration de Monoprix et président du groupe Galeries Lafayette a publié jeudi soir les résultats 2011 de l’enseigne de magasins populaires. Et ça va plutôt bien pour elle.


Monoprix - Photo Bertrand Leroy


Le chiffre d’affaires a progressé de 3,2% en 2011 à 3,95 milliards d’euros. Le résultat opérationnel est stable, à 300 millions d’euros tandis que le résultat net est à 175,4 millions d’euros en certes légère régression de 2,5%. Pour Philippe Houzé, "Monoprix démontre sa résilience par une croissance de son chiffre d’affaires et la stabilité de son résultat opérationnel". Et de poursuivre: "Monoprix aborde l’année 2012 avec confiance pour réaliser ses objectifs financiers". Selon le groupe, la croissance des ventes depuis le début de l’année serait de 5,5%.

Autre Scud: une lettre de Ginette Moulin, présidente du conseil de surveillance des Galeries Lafayette dans laquelle elle propose à Jean-Charles Naouri, patron de Casino, de lui racheter ses propres 50% dans Monoprix… pour 1,35 milliard d’euros.
En clair, les résultats de Monoprix méritent bien le dernier prix demandé par le groupe Galeries Lafayette pour le rachat de sa participation, soit 1,35 milliard d’euros.

Le patron de Casino lèvera-t-il son option de rachat à ce prix ? Outre le fait que Jean-Charles Naouri ne proposait (que) 700 millions, soit quatre années de bénéfice net, et donc que l’écart est grand entre les sommes, celui-ci se trouve pris à une sorte de piège. "Vous pouvez décider du sens de la transaction à votre seule discrétion", souligne Ginette Moulin dans la lettre. En clair, vous achetez ou vous vendez, mais toujours à 1,35 milliard d’euros.

Dans cette partie de poker menteur, chaque partie a ses atouts et ses faiblesses. Casino est très fortement implanté avec succès notamment à Paris où rayonne aussi Monoprix. C’est à la fois un atout et une faiblesse puisque l’Autorité de la Concurrence s’inquiète d’une concurrence éventuellement faussée. Jean-Charles Naouri doit tenir compte aussi des difficultés de son autre filiale Groupe Go Sport qui a annoncé la nécessité d’une augmentation de capital de 30 millions d’euros. Certains évoquent même un apport d’argent frais nécessaire de 100 millions.

De son côté, le groupe Galeries Lafayette doit publier dans quelques jours les résultats de sa division grands magasins. On sait que celui-ci a engagé la fermeture de deux BHV, une enseigne qui peine à s’ancrer dans l’avenir. Sans compter les difficultés de la société de crédit Cofinoga, filiale de LaSer, à 50-50 entre les Galeries Lafayette et BNP-Paribas, qui entraîne plusieurs centaines de suppressions d’emplois. Cofinoga est victime de la crise du crédit à la consommation et des nouvelles règles législatives à appliquer pour ce type d’activité.

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