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26 avr. 2013
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Contrefaçon: un fléau estimé à 12 milliards d’euros pour le Made in Italy

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26 avr. 2013

En 2012, la valeur de la contrefaçon de la mode Made in Italy s’est élevée à environ 12 milliards d’euros, soit une fraude représentant près d’un cinquième du chiffre d’affaires total du secteur. Tel est le constat alarmant rendu public récemment à Milan par Sistema Moda Italia (SMI), l’organisme patronal réunissant les entreprises du Made in Italy, qui a organisé une rencontre sur le thème "la contrefaçon via Internet".

Le nombre de produits contrefaits confisqués par les douanes italiennes a augmenté de 48% en cinq ans, passant de 17 millions en 2007 à 30 millions en 2012, selon des données publiées ces jours-ci par l’Agence des Douanes italienne. En 2012, les marchandises falsifiées ont été saisies en grande partie dans la région de Rome et concernaient des marques de mode.

De faux sacs griffés.


"La filière du textile et de l’habillement est certainement l’un des secteurs industriels qui souffre le plus de la concurrence criminelle de la contrefaçon. La nécessité de donner des réponses et des outils utiles à combattre ce phénomène est d’autant plus urgente que ce fléau se déplace sur le Web, un espace, où l’application du droit n’est pas toujours aisée. Or, il faut préserver la pleine légalité au sein du Web afin de permettre aux entreprises d’exploiter au mieux ce moyen de communication dont les potentialités sont considérables", estime le président de SMI Michele Tronconi.

La marque Salvatore Ferragamo est récemment passée à l’action en lançant des actions judiciaires contre de nombreux faussaires. Des sites tels "ferragamoaustralia.com", "ferragamogoodshoes.com", "china-ferragamo.com", "ferragamosalelondon.com" et d’autres encore ont ainsi été fermés. Les procédures engagées ont frappé les propriétaires de ces noms de domaines, localisés pour la plupart en Chine.

Lorsque l’on clique désormais sur ces sites apparaît une note dans laquelle la griffe florentine explique qu’elle a fait fermer le site en question car il vendait des produits contrefaits et utilisait illégalement le label Ferragamo. "La contrefaçon est une activité illégale et pénalisante aussi pour le client. Notre marque la combat de toutes les manières possibles", conclut le message en renvoyant sur le site officiel de la maison de mode.

Le message de Ferragamo qui apparaît sur les sites des faussaires


"Pour prévenir et combattre ce phénomène, il est nécessaire d’avoir une plus grande connaissance des outils permettant de protéger la propriété industrielle", indiquait il y a peu dans les colonnes du quotidien "Il Sole 24 Ore" Loredana Gulino, directeur général de la Direction pour la lutte contre la contrefaçon auprès du ministère de l’Industrie et du Développement économique transalpin. Cette direction a mis à disposition des PME italiennes souhaitant s’internationaliser "un service d’information gratuit sur la défense de la propriété intellectuelle concernant des marchés particulièrement critiques tels la Russie et la Chine".

L’autre frein à la lutte contre les faussaires en Italie est l’afflux important des marchandises via les ports maritimes. Le volume important du trafic international transitant par les ports transalpins ne permet que des contrôles partiels, en effet, même si les standards de contrôle sont parmi les plus rigides d’Europe. "Or une fois entrées et dédouanées, les fausses marchandises circulent librement à travers l’Europe", conclut Michele Tronconi.

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