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14 sept. 2017
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Corée du Nord : le textile, un outil de rétorsion efficace pour l’ONU ?

Publié le
14 sept. 2017

Suite aux essais balistiques et nucléaires menés par la Corée du Nord, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté à l'unanimité un huitième train de sanctions contre le pays, interdisant ses exportations de textile et réduisant ses approvisionnements en pétrole.

Reuters


Mais les États-Unis, à l'origine du texte, ont dû atténuer la portée de leur proposition initiale de la résolution pour obtenir le feu vert de Pékin et Moscou. Le texte contient également un certain nombre d'exemptions possibles qui pourraient être autant de failles permettant de contourner la résolution.

Pour Kim Hyun-Wook, professeur à l'Académie diplomatique nationale de Corée, tout dépendra de la mise en oeuvre de la résolution. Pour autant, estime Koo Kab-Woo, de l'Université des études nord-coréennes de Séoul, la résolution est symbolique car elle est « la première tentative des États-Unis de toucher le poumon économique de la Corée du Nord ».

Les experts pensent que l'interdiction des exportations nord-coréennes de textile privera Pyongyang d'une importante source de devises étrangères. La Chine fournit la matière première qui est transformée en vêtements dans des usines nord-coréennes à la main d'oeuvre bon marché.

« Le textile est une des principales exportations de Corée du Nord », observe Rajiv Biswas, économiste chez IHS Markit, qui avance des recettes de l'ordre de 750 millions de dollars (626 millions d'euros). La plupart de ces exportations partent vers la Chine et la Russie, ce qui fait que, là encore, « tout dépendra de la volonté » de ces deux pays, selon Koo Kab-Woo.

Le textile chinois pourrait en outre être touché via de nouvelles règles encadrant les travailleurs nord-coréens expatriés. La résolution interdit aux pays étrangers de délivrer de nouveaux permis de travail aux 93 000 Nord-Coréens à l'étranger. Le travail - essentiellement sur des chantiers de construction au Moyen-Orient, ainsi que dans des manufactures russes et chinoises - est également une importante source de revenus pour Pyongyang.

Les experts sont sceptiques quant à l'effet immédiat de cette mesure. Mais ils pensent qu'elle augmentera la pression sur Pyongyang à long terme.

Avec Reuters

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