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Cecile Herrero
Publié le
19 juin 2020
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Corneliani demande un concordat préventif

Traduit par
Cecile Herrero
Publié le
19 juin 2020

La crise liée à la pandémie du Covid-19 laisse présager une hécatombe parmi les entreprises de mode déjà fragiles ou peu flexibles. Sous le coup d'un plan de restructuration lancé en 2019, l'entreprise italienne Corneliani vient grossir les rangs des sociétés en difficulté en demandant son placement sous concordat préventif, une procédure de sauvegarde proche du redressement judiciaire français qui permet à un débiteur d'allonger ses délais de paiement voire d'obtenir des remises de dettes de la part de ses créanciers.


Corneliani

Le conseil d'administration de Corneliani déclare dans un communiqué prendre "acte du retour d'une situation difficile de l'entreprise, qui, malgré les efforts déployés, a été fortement affectée par les conséquences économiques et sociales liées à la pandémie du Covid-19".
 
La griffe transalpine a été créée à Mantoue en 1958 par les frères Carlalberto et Claudio Corneliani qui ont hérité du savoir-faire de leur père Alfredo Corneliani, qui comptait parmi les pionniers du secteur de la mode homme en Italie au début des années 30, où il a commencé une production artisanale d'imperméables et de vestes.

Aujourd'hui, l'entreprise compte 1.048 employés entre le siège de Mantoue et Milan, les filiales étrangères en Chine et aux États-Unis, les ateliers de production et ses magasins de vente au détail. Son réseau de distribution atteint les 750 points de vente dans 70 pays, grands magasins, multimarques et monomarques confondus.

L'actionnaire majoritaire Investcorp monte encore au capital



En 2016, Investcorp, un fonds basé au Barhein et ex-actionnaire de Gucci et Tiffany, a acquis 51,4 % du capital de la compagnie familiale, devenant de fait son actionnaire majoritaire.

Le 16 juin, le tout nouveau directeur général Giorgio Brandazza s'est réuni avec les représentants des syndicats (Filctem Cgil, Femca Cisl, Uiltec Uil et le Rsu), “une rencontre", comme on peut le lire dans le journal local Gazzetta di Mantova, "qui arrive le second jour de l'arrêt des activités de production et au lendemain de l'augmentation du capital social de l'entreprise de 5,5 millions d'euros, injectés par Investcorp, non souscrite par la famille Corneliani, qui a vu ses parts fondre de 48,6 % à 13,4 %."
 
Fin 2019, des membres de la famille Corneliani, Cristiano, Corrado et Stefano, ont tenté d'engager une procédure de justice contre Investcorp (avec le premier et le dernier qui se sont fait licencier après l'arrivée du fonds, ndlr), en l'accusant d'avoir provoqué la chute de la marque de mode. Mais courant janvier, le juge a considéré que l'action de la famille était infondée. Investcorp a ainsi pu continuer à mettre en place son plan de réorganisation et poursuivre l'objectif de fusion entre Sarti Holdings et Corneliani.

Le plan, actuellement suspendu, prévoyait 140 licenciements sur les 454 employés basés au siège de Mantoue, où des tensions vives se sont déclarées selon la presse locale, alimentées par des doutes quant à la réelle situation économique de la société et sur les investissements qui seront réalisés pour garantir la reprise.

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