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30 mai 2008
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Coup de froid sur le tourisme chinois en France

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AFP
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30 mai 2008

Les touristes chinois en France risquent de se faire plus rares dans les rues et grands magasins de Paris cette année, alors que des informations contradictoires proviennent de Pékin sur un éventuel boycott de la destination France, leur pays préféré en Europe.


Célébration de mariages chinois devant le chateau de Chenonceau dans la vallée de la Loire - Photo : Alain Jocard/AFP

La possible désaffection de ces touristes, incités par des internautes chinois à renoncer à visiter un pays jugé "hostile" depuis le conflit autour du Tibet, pourrait compromettre l'objectif ambitieux de la France d'accueillir 2 millions de visiteurs chinois en 2020.

Plusieurs tour-opérateurs de Pékin ont indiqué jeudi avoir retiré la France de leurs brochures, après une consigne en ce sens donnée par la municipalité, une information démentie dans la foulée par l'administration du tourisme de la capitale chinoise.

La France attend des "explications" de Pékin, car "ce serait préoccupant si ce devait être confirmé", a déclaré vendredi la porte-parole du Quai d'Orsay.

Même si elle n'est pas officielle, cette consigne est déjà appliquée dans les faits, ont constaté plusieurs voyagistes spécialisés dans l'accueil de visiteurs chinois en France, qui redoutent une "année catastrophique".

"C'est un coup dur. Nous avons reçu des annulations de la part d'une quinzaine de groupes", témoigne Pierre Shi, directeur de China Travel Service. CTS fait partie de la vingtaine d'agences chinoises en France qui se partagent ce marché dont les voyagistes français sont encore exclus.

Son concurrent China Comfort Travel a noté une série d'annulations après le passage chaotique de la flamme olympique à Paris, dont le voyage d'un groupe de 35 couples chinois partis célébrer leur mariage dans un château en France.

L'enjeu est de taille: 700 000 Chinois ont visité en 2007 la France, avec une prédilection pour Paris et la Côte d'Azur. Soucieux de conquérir les marchés des pays émergents pour augmenter les recettes du tourisme, le gouvernement français vise 100 000 visiteurs chinois de plus chaque année.

"Le tourisme chinois est un très grand enjeu pour la France à long terme, mais nous n'avons pas d'inquiétude pour l'impact économique à court terme", nuance Paul Roll, directeur général de l'Office de Tourisme de Paris.

Se déplaçant de préférence en groupe, les touristes chinois arpentent les rues au pas de course, visitent cinq à six pays en une quinzaine de jours, snobent la cuisine française mais vouent une véritable passion au shopping.

S'ils lésinent sur l'hôtel et logent le plus souvent en périphérie des grandes villes, ils dépensent en moyenne 1 000 à 1 500 euros par séjour en emplettes et divertissements.

Une dizaine d'autocars déposent chaque jour des groupes de Chinois devant une entrée latérale du Printemps Haussmann à Paris, réservée à la clientèle asiatique. En 2007, ils y ont laissé entre 9 et 10 millions d'euros, sur un chiffre d'affaires global de 550 millions d'euros.

"Les dépenses des Chinois sont en hausse de 50 % sur les quatre premiers mois de 2008", constate François Leclerc, directeur de la clientèle internationale de ce grand magasin parisien où les Chinois continuent à affluer.

Si M. Leclerc n'a noté aucune baisse à ce jour, il n'exclut pas "un ralentissement sur les prochains mois, dû au séisme et aux JO de Pékin", deux événements qui découragent les visites de Chinois à l'étranger.

A l'inverse, les tensions bilatérales ont brutalement freiné l'engouement des touristes français pour la Chine: leurs réservations sont en chute libre depuis la répression des émeutes au Tibet, selon les tour-opérateurs.

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