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13 mars 2020
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Covid-19 : l'État financera 100 % du chômage partiel

Publié le
13 mars 2020

Au lendemain de l'allocution présidentielle, la ministre du Travail Muriel Pénicaud a annoncé que l'État financera 100 % du chômage partiel mis en place par les entreprises en difficulté. Il ne finançait jusque-là le dispositif qu'à hauteur du Smic. Pour l'heure, 5 117 entreprises auraient demandé à profiter de la mesure d'urgence pour quelque 80 000 employés concernés (chiffres arrêtés au 13 mars au matin, ndlr).


Plus de 5 000 entreprises, dont des commerces, ont déjà fait des demandes de chômage partiel - Shutterstock


"Chômage partiel ou activité partielle, cela veut dire que le salarié n'est pas au chômage, qu'on ne le licencie pas !" a indiqué la ministre ce matin sur France Info. "Et il est important de le rappeler aux employeurs : ne licenciez pas ! Demandez le chômage partiel. "

Une prise de parole qui suit l'engagement pris lundi par Muriel Pénicaud auprès des représentants du commerce d'accélérer les processus de validation. La loi donne en effet 15 jours à la Direccte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi) pour valider la demande émise par les entreprises. La ministre s'est engagée à ramener le délai à 24-48 heures.

"Certains acteurs du commerce ont d'ores et déjà effectué les demandes, et un certain nombre d'autres songent maintenant à le faire", indique à FashionNetwork Yohann Petiot, directeur général de l'Alliance du commerce, qui regroupe les grands magasins via l'Union du grand commerce de centre-ville (UCV), ainsi que les fédérations des enseignes de l'habillement (FEH) et de la chaussure (FEC). "Un certain nombre font ces demandes préventivement, pour un ou deux de leurs magasins les plus touchés. Mais, officiellement, aucun texte ne valide que, faute de réponse sous 48h, ils peuvent prendre l'initiative du chômage partiel."

Plusieurs dizaines de milliards d'euros de coûts anticipés par Bercy



Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire indique pour sa part que les aides aux entreprises coûteront au final des "dizaines de milliards d'euros". Le locataire de Bercy évoquait par ailleurs le 12 mars la création d'un "fonds de solidarité", sans en détailler la forme. Une déclaration qui semble pour l'heure surtout de nature à s'aligner sur les déclarations venant d'autres pays d'Europe.

En revanche, Bercy a annoncé hier de façon plus claire que l'État garantira à 90 % les prêts aux entreprises via BPI France, contre 70 % précédemment. Une mesure accueillie positivement par les acteurs du commerce. "Cela représentera un soutien important pour les entreprises, car cela permet à l'État d'aller plus loin que ce que l'Europe autorise en temps normal, et va rassurer les banques concernant les prêts accordés à nos sociétés", indique Yohann Petiot. "La possibilité de cette mesure avait été évoquée devant nos fédérations lundi (9 mars, ndlr), et nous en saurons sans doute plus lors de la réunion prévue lundi matin (16 mars, ndlr) à Bercy."

Une autre mesure plus discrète mais néanmoins pratique pour les entreprises s'est fait jour. Là où les entreprises devaient précédemment solliciter auprès des autorités fiscales le report du paiement de leurs charges sociales et fiscales, c'est désormais l'administration qui proposera directement cette option aux entreprises. Une proposition dont la forme reste encore à préciser du côté des autorités. "Bruno Le Maire est en train d'inverser la charge, ce qui répond à une critique faite par les entreprises en difficulté qui devaient se plier à une nouvelle série de démarches administratives", se félicite le responsable de l'Alliance du commerce.

A l'instar des mesures d'urgence mises en place à l'occasion de la mobilisation des Gilets Jaunes puis du mouvement social contre la réforme des retraites, ces mesures sont amenées à se préciser dans le temps. A cette fin, et comme lors de ces deux précédentes crises, des réunions rassemblant à Bercy ministres et fédérations devraient se ritualiser dans les prochaines semaines.

37 milliards d'euros débloqués pour amortir le choc du coronavirus au niveau européen



De son côté, l’Union européenne va mettre en place un fonds de 37 milliards d’euros dans le cadre des mesures visant à limiter l’impact de la pandémie de coronavirus sur les économies des pays membres, a déclaré ce vendredi la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

Elle a ajouté que les autorités de l’UE feraient preuve de souplesse en matière d’application des règles communautaires sur les déficits budgétaires et les aides d’Etat.

L’UE va apporter sa garantie à huit milliards d’euros de prêts destinés à 100 000 entreprises européennes, a-t-elle précisé.

“Je suis convaincue que l’Union européenne peut encaisser ce choc”, a dit Ursula von der Leyen lors d’une conférence de presse. “Mais chaque État membre doit assumer pleinement ses responsabilités et l’Union européenne dans son ensemble doit être déterminée, coordonnée et unie.”

Avec Reuters
 

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