Matthieu Guinebault
1 juin 2021
Covid-19: une consommation mode définitivement altérée pour 35% des clients
Matthieu Guinebault
1 juin 2021
Avec les fermetures de commerces, nombre d'entre eux redoutaient de voir la consommation se tourner durablement vers l'e-commerce. Et, en effet, une enquête AlixPartners montre aujourd'hui que 35% des clients estiment que la crise a changé de façon permanente les habitudes de consommation d'habillement/chaussure. Une étude qui montre par ailleurs que les clients français sont plus anxieux que dans les autres pays.
L'étude a été menée en deux temps, à l'automne et en hiver, auprès de plus de 7.000 consommateurs français, mais également américains, britanniques, allemands, saoudiens, suisses, italiens, chinois et japonais. Dans toutes ces zones, il ressort que les changements d'habitudes occasionnés par la crise vont principalement se traduire dans la restauration (selon 51% des répondants), le voyage/transport (44%) et le voyage/hébergement (42%).
Arrive immédiatement derrière la consommation de vêtements et chaussures, dont les habitudes de consommation seraient dont changées "de manière permanente" selon 35% des répondants. Et même 36% chez les consommateurs français. La transformation serait moindre dans le secteur beauté, un changement de comportement n'étant signalé que par 20% du panel, et 19% du panel tricolore.
Au milieu de ces deux secteurs, les habitudes de consommation alimentaire seraient transformées pour 25% du panel international et 19% des répondants français. A noter le secteur du jouet/sport, qui semble échapper à la transformation (12% de répondants).
Mais quelle forme va prendre cette évolution des comportements d'achat entre les périodes pré-covid et post-vaccin ? Chez les Français, 28% estiment que la crise va entrainer un report durable vers la vente en ligne, contre 18% prédisant une hausse des ventes dans les magasins physiques. Ils sont par ailleurs 21% à estimer que les comportements induits par la crise vont occasionner une hausse des ventes en ligne de produits de beauté, contre 16% prévoyant une progression pour les magasins physiques.
Les consommateurs plus "anxieux" en France qu'ailleurs
Ces chiffres s'inscrivent dans un constat plus large, à savoir une anxiété particulièrement développée chez les répondants français. En France, 36% du panel se dit peu inquiété par la crise, tant sur les questions sanitaires que financières. Il s'agit des répondants les moins susceptibles de faire évoluer leurs comportements d'achat après-crise. Ils sont par ailleurs 18% à se dire préoccupés pour leur santé mais par pour leurs finances, contre 8% pour ceux affichant l'inquiétude inverse. Restent 38% "d'anxieux", dont l'inquiétude est aussi sanitaire que financière.
"Les sondés français sont ici 5 points au-dessus de la moyenne internationale", pointe Sylvain Gasquet, directeur d'AlixPartners. "Nous sommes face à un paradoxe, car la France est l'un des pays qui a le plus soutenu la consommation pendant cette longue période de crise". Une spécificité française qui se retrouve naturellement quand ils sont interrogés concernant leur optimisme vis-à-vis de la vaccination. Ils sont ainsi 56% à se dire optimiste, soit 9 points de moins que le panel international.
Une peur sanitaire vectrice de préoccupations environnementales ?
Interrogés sur leurs préoccupations de santé, AlixPartners a relevé que les réponses portent sur la santé individuelle, mais intègrent également la notion de conscience environnementale. Directement interrogé sur ce dernier point, il ressort que 38% du panel international indique que la pandémie a renforcé ses préoccupations environnementales et impacté ses comportements d'achats. A l'inverse, 24% du panel ne revendique aucun renforcement de conscience environnementale ou de changement de comportement.
Au milieu de ces deux catégories, 22% des répondants internationaux signalent que, si leurs préoccupations environnementales ont augmenté, ils continuent de considérer comme nécessaire le recours aux plastiques et packaging à usage unique. Ils sont en outre 17% à pointer que le renforcement de leur conscience environnementale n'a cependant eu aucun impact sur leurs comportements d'achat.
C'est en Chine, et dans une moindre mesure en Arabie Saoudite et en Italie, que sont constatés les plus fortes prises de conscience et changements de comportement. C'est aux États-Unis, en Suisse et en Allemagne que les consommateurs se disent avoir le moins évolué dans leur conscience environnementale comme dans leurs comportements d'achat.
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