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Crise financière : le prêt-à-porter de luxe redoute un impact psychologique

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5 oct. 2008

PARIS, 5 oct 2008 (AFP) - Les griffes de prêt-à-porter féminin redoutent l'impact psychologique de la crise financière internationale sur les consommatrices, mais espèrent passer entre les gouttes en adaptant leur stratégie d'achat et en réaffirmant leur identité, estiment des professionnels.



"On est vraiment au début de la crise" en Europe, souligne le directeur des achats pour la mode au grand magasin parisien Printemps, Cédric Charbit, en marge des défilés de prêt-à-porter pour le printemps-été 2009. "C'est très tôt pour en tirer les conséquences à long terme".

Le secteur peine encore à mesurer l'impact exact de la crise financière sur l'activité, et se souvient que les conséquences des attentats à New York en 2001 avaient été lentes à se dessiner.

Au Bon Marché, une enseigne de luxe à Paris, "on va attendre de voir comment se termine l'année", explique Thierry Maman, directeur général. Fin décembre, "on verra quelle est l'étendue du séisme" ajoute-t-il, en reconnaissant n'être "pas très inquiet dans l'immédiat".

Pour l'heure, nul n'évoque un véritable effondrement des chiffres d'affaires ou des investissements. Pour M. Charbit, à moyen terme, il faut même continuer d'acheter.

Le Printemps "va d'ailleurs acheter plus que l'année dernière", mais avec "des risques maîtrisés", dit-il, évoquant toutefois le besoin de "partager les risques" avec les fournisseurs. "C'est plus la stratégie d'achat qui change que le montant", souligne-t-il.

Le consommateur, en revanche, pourrait modifier ses attitudes et obliger les distributeurs à repenser leurs stratégies.

Selon le fondateur de la griffe Léonard, Daniel Tribouillard, "dans trois mois, cette crise sera passée, mais il restera encore des conséquences, à savoir une espèce d'inquiétude de la consommatrice".

C'est "la mentalité (des consommatrices) qui est affectée" par la crise et qui implique une réorientation des achats dans trois directions, confirme Cédric Charbit.

"Les vêtements qui vont donner du pouvoir aux gens", comme les tailleurs-pantalons, seront prisés car "dans les périodes de crise, c'est toujours important d'acheter des choses qui vous donnent du pouvoir".

Il faut aussi "continuer d'attirer nos clients avec des vêtements sexy", ajoute-t-il, car "en période de crise, sex sells" (le sexe fait vendre). Enfin, les vêtements "vraiment sublimes" qui sortent du lot restent une valeur sûre, ajoute-t-il.

Le grand magasin londonien Harrods semble à l'unisson de ses concurrents, indiquant ne pas avoir l'intention de réduire ses budgets ou de changer radicalement de stratégie d'achat.

"Nous avons eu beaucoup de chance, nous n'avons pas été affectés. Notre client de base est toujours là, toujours vivant et toujours en train de dépenser", explique Marygay McKee, directrice du département mode et beauté, en se félicitant de l'importance de la clientèle arabe.

"Evidemment, tout le monde devient très prudent dans ses achats" mais Harrods va "continuer à développer les marques de luxe, le haut de gamme", souligne-t-elle.

Pour le pdg de Céline, marque de luxe spécialisée dans le sac et la chaussure, Marco Gobbetti, la crise crée un contexte hautement concurrentiel. Mais cela ne semble pas le contrarier. "C'est la créativité qui va payer", estime-t-il. "Il faut se différencier, créer sa propre niche, sa propre identité".

Par Dominique SCHROEDER

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