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Paul Kaplan
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20 sept. 2019
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Daniel Lee met l'ADN de Bottega Veneta à l'honneur mais manque de panache

Traduit par
Paul Kaplan
Publié le
20 sept. 2019

C'est un designer énigmatique, Daniel Lee. Un homme du nord de l'Angleterre, plutôt taiseux — mais heureusement pour Bottega Veneta, c'est aussi un créateur imaginatif, qui déborde d'idées. 


Bottega Veneta - Printemps-Été 2020 - Prêt-à-porter féminin - Milan - © PixelFormula

 
Jeudi soir, Daniel Lee a présenté son deuxième défilé pour la maison vénitienne, dans un décor maximaliste qui faisait un clin d'oeil au cuir tressé signature BV — le fameux "intreccio", qu'il a réussi à remettre au goût du jour en moins d'un an.

Pour s'amuser une fois de plus avec le fameux tissage de cuir, Daniel Lee a construit son décor spectaculaire à l'intérieur du Palazzo del Senato, qui abritait autrefois les bureaux de l'Empire autrichien des Habsbourg, qui régnait sur le duché de Milan à la fin du XVIIIe siècle. Sous l'immense podium en plexiglas, d'immenses bandes de cuir entremêlées. Comme une note d'intention.

Et même si son prédécesseur à la tête de la maison, Tomas Maier, a lui-même exploré l'intreccio en long et en large, avec Daniel Lee, le concept semblait totalement nouveau.
  
Ses sandales à lanières rembourrées, ses mules et ses talons hauts en intreccio argenté étaient tout à fait désirables — tout comme ses cabas portés sur l'épaule et quelques pochettes, fabuleuses. Et c'est là que résidait toute l'astuce de Daniel Lee : l'intreccio se limitait essentiellement aux accessoires. 

Les vêtements eux-mêmes étaient très variés : des robes de cocktail en maille, des petites robes noires asymétriques, des vestes joliment coupées avec des manches en peau lainée et de superbes robes de soirée en cotte de mailles... Un soupçon d'esprit années 90, pour une allure très 2020. 

À peine un imprimé dans toute la collection, à l'exception d'un singe bleu fort intéressé par un appétissant ananas, au milieu d'une palette de couleurs sombres parcourues de nuances orange, de tapioca et beaucoup de bleu persan.

Dans ce défilé mixte, la mode masculine se déclinait en pièces surdimensionnées et à travers un travail approfondi sur le volume. Des cabans, des blazers croisés et beaucoup de shorts, qui semblaient tous coupés avec deux tailles en trop pour les mannequins qui les portaient.


Bottega Veneta - Printemps-Été 2020 - Prêt-à-porter féminin - Milan - © PixelFormula


Une collection accomplie mais pas vraiment ce qu'on pourrait appeler un grand défilé — les références aux années 90 étaient trop évidentes, l'ambiance trop retenue. Et on ne va pas s'appesantir sur les imposants manteaux en cuir de la fin du défilé, qui semblaient consterner les mannequins eux-mêmes, et dont le tombé alternativement gonflé et dégonflé avait quelque chose d'un peu absurde.

Pour tout dire, à la fin du défilé, le public murmurait que la meilleure collection que Daniel Lee a dessinée jusqu'à présent pour Bottega Veneta est sa pré-collection de printemps, présentée en juin dernier dans un musée des sciences à Milan.

En un mot, le créateur a relancé un certain esprit "mode" au sein de la vénérable maison vénitienne, sans pour autant en ressusciter pleinement le panache.

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