Le Père Noël passe aussi par Internet. Cette année, les Français devraient dépenser 4 milliards d'euros sur les sites de vente en ligne pour les fêtes de fin d'année, soit 25 % de plus qu'en 2007, indique la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad). Près de 1,5 million de colis sont envoyés quotidiennement les derniers jours avant Noël, selon La Poste. Certains, déçus des cadeaux reçus, les revendront sur des sites spécialisés dès le 26 décembre.

Un site internet où des internautes proposent la vente en ligne de cadeaux reçus à Noël - Photo : AFP

Depuis quelques années, la confiance des consommateurs dans le e-commerce va croissant, car il est jugé souvent meilleur marché et pratique pour éviter les fils d'attente devant les caisses des magasins. Cependant, les disparitions de colis ou d'une partie de leur contenu demeurent un problème. "Les vols interviennent dans les chaînes logistiques des sites de vente en ligne ou dans les centres de tri de la Poste", indique Pierre Kosciusko-Morizet, président de l'Association pour le commerce et les services en ligne (Acsel). "Il y a aussi les vendeurs particuliers qui disent avoir envoyé l'article mais ne l'ont pas fait ou des acheteurs qui ont reçu l'article mais disent que non", ajoute-t-il.

Dans une enquête réalisée en début d'année, l'association de consommateurs UFC-Que Choisir fait état de la perte de 1,5 million d'objets par an, sur un total de 263 millions de paquets convoyés dans le circuit postal. "Il y a deux gros pics de vols de colis, le premier pendant les fêtes de fin d'année et le deuxième en été", indique Arnaud de Blauwe, auteur de l'étude. Et de signaler que depuis quelques semaines, il y a une recrudescence de courriers d'internautes témoignant de "disparitions" de colis ou d'articles manquants dans les colis.

Articles high tech de petite taille (baladeurs, appareils photo numériques...), DVD, CD, livres, chèques cadeaux, vêtements, bouteilles de rhum et vin figurent au hit-parade des disparitions, selon l'UFC-Que Choisir.

En été et à Noël, "la Poste recourt davantage à des intérimaires et les syndicats expliquent que ces personnes sont plus tentées de voler. Cependant, les enquêtes de police montrent que ce sont souvent des postiers titulaires qui sont pris la main dans le sac", relève Arnaud de Blauwe.

La Poste n'a jamais donné de chiffres sur les vols. Pour elle, le phénomène "reste très marginal, très largement inférieur à 1 %" du nombre de colis livrés. Les professionnels de la vente à distance, également très discrets sur ce sujet sensible, évoquent 0,5 % des colis livrés.

Pour faire face, la Poste a investi 20 millions d'euros depuis trois ans pour la mise en place de vidéo-surveillance et de portiques de sécurité dans les centres de tri. Lors de l'embauche des agents, un extrait du casier judiciaire est réclamé. Un postier voleur risque le licenciement et une peine d'emprisonnement, assure La Poste.

En cas de non réception, le Forum des droits sur l'internet recommande au consommateur lésé de s'adresser non à La Poste mais au site internet, tenu par la loi d'exécuter son contrat de vente sans qu'il soit apporté de preuve de vol. Pour le commerce entre particuliers, "cela pose plus de problèmes car l'acheteur doit prouver qu'il n'a pas reçu l'article ou qu'il est arrivé abîmé", souligne Laure Baëté, juriste au Forum, en charge du e-commerce.

(source AFP)