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Publié le
27 févr. 2022
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7 minutes
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Débuts réussis chez Trussardi et Bottega Veneta

Publié le
27 févr. 2022

La journée de samedi a été marquée par deux débuts impressionnants – ceux de Serhat Isik et Benjamin Alexander Huseby chez Trussardi, et Matthieu Blazy chez Bottega Veneta - et un moment incroyable de métaverse chez Dolce & Gabbana.
 

Dolce & Gabbana : Les cyberpunks du métaverse


La métaverse-mania de Milan a pris un nouveau visage chez Dolce & Gabbana, où l’ensemble des mannequins semblait tout droit sorti des coulisses d’un programme en réalité augmentée.


Dolce & Gabbana Fall/Winter 2022 collection in Milan - Dolce & Gabbana


Présenté dans l’espace d’exposition Viale Piave du duo, le défilé s'est transformé en un immense écran LED, avec pour toile de fond des métropoles de dessins animés.
 
Presque tout a été réalisé dans des proportions de super-héroïne - l'ouverture s'est faite avec des vestes à double boutonnage géantes pour hommes, coupées comme des robes et suffisamment amples pour que deux mannequins, voire même trois, puissent largement s’y glisser.

Durant l'ouverture, totalement noire, des dizaines de filles portaient des cagoules ou des bonnets de laine coupés très haut, leur donnant des airs d’épouses de pharaons. Et lorsque Dolce & Gabbana sont entrés dans le boudoir avec des bas, des jarretelles et des soutiens-gorge façon veuve joyeuse, ils ont complété le look avec une robe entièrement transparente à épaules géantes avec rembourrage apparent. D'autres jeunes filles portaient des pantalons punk à fermeture éclair et des soutiens-gorge.
 
Comme le mois dernier, lors du défilé de mode masculine du duo de designers, Machine Gun Kelly a assuré la musique, non pas en direct comme en janvier, mais par un excellent remix de son hymne rock : « Blackbear 'my ex's Best Friend ».
 
On a pu voir également une courte série de manteaux façon yéti ébouriffé avec des sacs à carreaux géants et des chaussons assortis, avant que Domenico et Stefano n'envoient leur groupe de pétillantes jeunes développeuses.
 
Des cybernanas chaussant des lunettes de l'ère spatiale, vêtues robes de cocktail à la coupe près du corps en lycra, sous des doudounes gonflées, des blousons en nylon satiné et des sweats à capuche surdimensionnés – tout était agrémenté de capuches. Si on a dénombré peu de Chinois dans le public, les femmes du Golfe, elles, étaient fortement représentées, tant dans la section éditoriale que dans celle des détaillants.
 
Puis le défilé est passé à la vitesse supérieure du métavers, avec l’apparition d’une silhouette grandiose aux épaules incroyablement larges et aux manches gigantesques. Des tuniques orange rappelant un vaisseau spatial, des manteaux à logo DG balayant le sol et des robes de cocktail en lézard bleu électrique cintrées à la taille.
 
Mais si une marque est convaincue que le métavers vaut de l’or, c'est bien Dolce & Gabbana. En octobre, la maison a vendu une collection numérique NFT composée de neuf pièces pour 5,7 millions de dollars. Aux côtés de quelques articles de couture présentés physiquement, la marque a exposé et vendu aux enchères sa collection numérique Collezione Genesi sur la place de marché de luxe numérique Unxd.
 
Aujourd'hui, par un habile retournement de situation de la part de ces messieurs italiens, le virtuel est redevenu réel dans cette exposition.
 

‌Trussardi : Le royalisme de rue



L'expressionnisme est bien vivant dans la mode et il a trouvé sa meilleure interprétation contemporaine chez Trussardi, dont les nouveaux créateurs, Serhat Isik et Benjamin Alexander Huseby, ont organisé un premier défilé qui a fait sensation.
 



Trussardi Fall/Winter 2022 collection in Milan - Trussardi

 
Au départ, Serhat et Benjamin semblaient être des choix improbables pour un spécialiste italien du cuir, puisqu'ils sont les fondateurs d'une marque berlinoise d'avant-garde, GmbH, née dans les boîtes de nuit de la ville. Mais aussitôt après la sortie du dernier modèle, ils se sont finalement révélés être un choix très inspiré.
 
Travaillant essentiellement dans une palette de noir, avec d’infimes touches d'argent et de blanc, le duo a créé une série de longues robes byzantines fluides en laine de serge, de vestes bouffantes à la coupe rappelant des tuniques d'archers et de pardessus anthracites en matelassé ébouriffé, à motif chevrons.
 
Ils ont associé des pantalons punk militaires à des corsages épurés ; et ont envoyé de Belle Marianne dans des mini robes manteaux style Berghain, portées sur des cuissardes de flibustier.
 
"Du féodalisme techno", a commenté Isik dans des coulisses bondées, où les deux hommes ont été submergés de compliments. Bien que parfois théâtraux, les vêtements n’ont jamais semblé déplacés, au contraire, ils étaient vraiment modernes et dynamiques.
 
La première a été mise en scène dans la boutique historique de Trussardi, située à côté de la Scala, où  des plaques de plâtre découpées dans les plafonds et les murs surplombent le sol terrazzo en ciment. Le public, une petite centaine de personnes, était perché sur des blocs de carton comprimé, pour assister à ce grand moment de mode.
 
La troupe est même sortie de la boutique et a marché sur le trottoir sur 90 mètres, avant de revenir dans le magasin, sous une salve d'applaudissements de la part des plus de 1000 spectateurs présents lors de ce final.
 
Après les tentatives de nombreux créateurs, de Milan Vukmirovic à Umit Benan, de s’imposer chez Trussardi ces dernières années, la maison semble avoir enfin trouvé l’alliance parfaite.
 
Leurs parcours atypiques - Serhat est Turco-Allemand et Alexander Huseby est mi-Norvégien, mi-Pakistanais - ont donné naissance à un duo qui a trouvé son bonheur dans cette maison milanaise fondée en 1911.
 


Bottega Veneta : Le luxe en mouvement


 
Une deuxième entrée en scène en une journée à Milan, cette fois-ci assurée par Matthieu Blazy chez Bottega Veneta, bien que son parcours ne pourrait être plus différent que celui du duo de GmbH.
 


Bottega Veneta Fall/Winter 2022 - Bottega Veneta


Et un succès encore plus spectaculaire - un chic sculptural, mais très facile à porter, avec des vêtements volumineux qui flattent sans jamais être envahissants, tant pour les hommes que pour les femmes, lors d’un défilé mixte.
 
Blazy dispose d’un excellent CV. Il a passé les dernières années en tant que directeur du design à BV, sous la direction de son prédécesseur Daniel Lee, après des passages chez Céline, Margiela et Raf Simons, où il a commencé sa carrière en tant que designer homme.
 
Sa forte expérience se fait ressentir dans le luxe de ses vêtements, leur confection de qualité, et cette façon qu’il a de créer des tenues en cuir au drapé si parfait qu’elles semblent être confectionnées en tissu. Elles sont souvent agrémentées d'ingénieuses boucles de ceinture qui ressemblent à des poignées de porte post-modernes.
 
"Je voulais ramener de l'énergie dans la couture, et particulièrement en Italie. Il y a eu assez de streetwear !" a déclaré Blazy après le défilé.
 
Le cœur de la collection est composé de grands manteaux à double boutonnage en forme de cocon, au dos quasi gonflé. Fabriqués en gabardine de laine ou en peau de daim, ils insufflent grandeur et élégance. Inspirés par une sculpture particulière d'Umberto Boccioni, l'artiste futuriste du début du XIXe siècle, célèbre par sa façon de donner du mouvement à ses sculptures et leur donner des noms tels que « Spirale, l’expansion des muscles en action ».
 
"Ce n'est pas parce que quelque chose a plus de 100 ans qu'il n'est plus pertinent", a déclaré Blazy, 38 ans.
 
Une mise en scène artistique à l'intérieur d'un auditorium délabré, aux murs de béton nu, où le public s'est assis sur des coussins de cuir noir au sommet de blocs d'acier de récupération, empruntés à une usine de démontage de voitures, à laquelle ils seront ensuite restitués. 
 
Son équipe s'élance sur le tapis vert thé, à huit secondes d'intervalle à peine, un rythme extrêmement rapide pour un défilé de mode.
 
"Je n’oublie pas que Bottega Veneta est une entreprise de maroquinerie, donc son essence est le mouvement, les femmes indépendantes, qui bougent et voyagent", a déclaré Blazy, qui a sélectionné un casting très mature, avec de nombreux mannequins vétérans.
 
"Je suis vraiment contre l'idée d'une jeunesse unique. J'aime à penser que mes parents peuvent venir chez Bottega Veneta et trouver des choses qu'ils aiment", a déclaré ce Franco-Belge à la voix posée.
 
Pas une seule fausse note dans cette collection, qui comprenait des jupes de flamenco en cuir, un trio de grandes robes de soirée façon abstraction gestuelle, portées sur des cuissardes à motif Intreccio et une divine robe de cocktail argentée transparente, portée sur des sous-vêtements lilas par Vittoria Ceretti. Une référence aux femmes sensuelles du cinéma italien.
 
"J'aime à penser que mon heure de gloire est arrivée. Je me sens suffisamment sûr de moi, et je sais comment faire mon travail. Car c’est un travail. Voilà !", dit-il en riant.

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