Défilés : Cédric Charlier lance son Homme à Milan

Auteur :

Dominique Muret

Publié le
16 janv. 2017

Les débuts de Cédric Charlier dans la mode Homme ont été salués avec chaleur lundi à Milan. Le jeune créateur belge, produit et distribué en licence par le groupe transalpin Aeffe, avec qui il a lancé sa ligne homonyme en 2012, y a dévoilé une toute première collection masculine bien calibrée, mettant en avant un beau travail dans les coupes et les jeux de couleurs.

Une mode hybride, où un costume en velours jaune citron côtoie un manteau en drap de laine marine. Un ensemble en nylon bleu ciel succède à un duffle-coat orange. Une touche jaune d’or éclaire un pull gris. Un pantalon en cuir est construit comme un puzzle de différentes peaux colorées. Une chemise à col rond est façonnée, elle, comme un patchwork de tissus typiques des chemises masculines en coton.

« La coupe est très importante, le vêtement étant travaillé dans des tissus du quotidien. L’idée est de partir d’une garde-robe classique pour arriver au sport d’un côté et de faire du sporstwear sophistiqué de l’autre », indique le styliste à FashionNetwork.com.

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« Le lancement de cette collection homme est un vieux rêve qui se concrétise. Mais pour moi, il était très important de présenter une vision complète de l’homme et de la femme », poursuit-il.

De fait, les silhouettes féminines s’insèrent idéalement dans le tableau tout en équilibres subtils esquissé par Cédric Charlier. Elles peuvent échanger quelques pièces avec leurs alter ego masculins, telles que les amples manteaux et les tricots, utiliser les mêmes matières comme ce velours jaune qui se transforme pour elle de costume en robe lumineuse, ou emprunter d’autres voies avec des robes sensuelles froncées sur le devant.

« J’ai travaillé en pensant à une certaine équité entre l’homme et la femme, non pas comme un miroir, mais par le biais de correspondances. C’est une question de balance. La femme, c’est mon fantasme, alors que l’homme est plus proche de moi. J’ai voulu l’interpréter à ma manière », explique l’ex-directeur artistique de Cacharel, qui a travaillé aussi pour Lanvin et Céline.

Cette nouvelle ligne devrait intéresser les clients de la marque, dont la plupart vend déjà du prêt-à-porter féminin et masculin. « Nous avons près de 70 rendez-vous déjà fixés avec des acheteurs pour cette nouvelle collection masculine », se réjouit le directeur du label, Marcello Rodio.

Cédric Charlier revendique quelque 150 boutiques top dans le monde, notamment aux Etats-Unis, son premier marché, où la marque a d’emblée « été bien accueillie », mais aussi en Angleterre, Allemagne, ainsi qu’en Italie et en France, où elle compte respectivement 33 et 21 clients multimarques.

« L’objectif aujourd’hui est de développer d’autres catégories de produits, comme cela a été fait pour les chaussures via le partenariat avec Michel Vivien. Nous cherchons par exemple à explorer le segment des bijoux », précise le directeur.

« Pour nous, Cédric Charlier représente une réalité importante. Il a commencé à travailler avec nous avec Cacharel. Nous avons voulu continuer avec lui car nous apprécions son talent et croyons en son potentiel », rappelle pour sa part le président du groupe Aeffe, Massimo Ferretti.