MILAN (Italie), 21 fév 2008 (AFP) - Fendi a fait monter jeudi 21 février sur les passerelles milanaises le plus chic des camouflages tandis que Dolce&Gabbana séduisait par ses petits costumes trois-pièces piqués aux hommes et que Versace faisait l'éloge d'une féminité triomphante et colorée.

Création de Karl Lagerfeld pour Fendi présentée lors de la semaine de la mode automne-hiver 2008/2009 à Milan, le 21 février 2008 - Photo : Giuseppe Cacace/AFP

Tantôt oiseau tantôt arbre, la femme Fendi use des attributs de la nature pour battre en brèche avec extrême élégance la jungle urbaine, copiant le plumage de majestueux volatiles comme le paon ou se glissant dans des vêtements qui rappellent l'écorce et le feuillage des forêts les plus nobles.

Création de Karl Lagerfeld pour Fendi collection automne-hiver 2008/2009 - Photo : Giuseppe Cacace/AFP

Marron, ardoise, noir : Karl Lagerfeld, styliste de la maison, a choisi des couleurs de terre, des coupes graphiques et efficaces, pour une ligne élancée sur de grandes cuissardes de cuir souples, élément phare de l'hiver prochain.

Tweed, chevrons et petits carreaux discrets pour Domenico Dolce et Stefano Gabbana qui font dans le costume d'homme trois-pièces très près du corps, avec un pantalon slim qui reste court au-dessus d'escarpins "Richelieu" perchées sur des talons carrés, pour une ligne comme toujours impeccable.

Création Dolce&Gabbana sur les passerelles milanaises le jeudi 21 février - Photo : Giuseppe Cacace/AFP

Les jupes se font amples et restent sagement à mi-mollet, tandis que blouses et pulls montent jusqu'au coup dans une volonté affichée de sublimer le corps non pas par l'abondance de chair nue mais par le biais de la suggestivité.

Créations Dolce&Gabbana sur les passerelles milanaises le jeudi 21 février Photo : Giuseppe Cacace/AFP

"Je suis addict de Dolce et Gabbana depuis leurs débuts, et je mets encore tous leurs vêtements que j'ai pourtant depuis des années, leur style est tellement intemporel et donne une ligne parfaite", a confié à l'AFP l'actrice française Fanny Ardant, venue assister au défilé en compagnie de l'actrice italienne Monica Bellucci et de la top Naomi Campbell.

Donatella Versace fait exploser ses couleurs préférées, violet, fushia, jaune canari, dans des petites robes courtes, très courtes, qui jouent avec les bretelles, croisées ou unique, et avec les drapés, plissés et pans de tissus subtilement superposés, pour une silhouette toujours en mouvement.

Créations Versace collection automne-hiver 2008/2009 Photo : Christophe Simon/AFP

Les manteaux, eux aussi à mi-cuisse, se portent sans rien dessous, les robes ouvrent profondément le décolleté et les dos se dénudent, basculant la ligne du vêtement sur l'arrière et dégageant ainsi superbement la ligne des épaules.

Mais la femme Versace ne pourrait exercer son terrible potentiel de séduction sans des escarpins flashy et vertigineux - dont la plate-forme glissée sous le pied permet au talon de s'envoler vers les 15 centimètres de hauteur.

Pour démontrer que le tailleur et les jupes au genou ne sont pas l'apanage des bourgeoises, DSquared les fait enfiler à ses mannequins en leur mettant des collants résille, du gloss vermillon et de vertigineux stilettos aux talons d'acier.

Créations DSquared2 collection automne-hiver 2008/2009 Photo : Damien Meyer/AFP

Tellement impraticables que plusieurs mannequins trébuchent, une autre finit par enlever ces objets de torture - pourtant très esthétiques - et à la fin du défilé, les créateurs jumeaux canadiens Dean et Dan Caten ramassent un escarpin abandonné sur la passerelle.

Du noir et des jeux de cache-cache chez le Britannique John Richmond qui a notamment présenté une robe entièrement transparente à peine piquée de quelques pampilles et portée avec bien peu de chose : un slip et un foulard de satin.

Créations John Richmond collection automne-hiver 2008/2009 - Photo : Christophe Simon/AFP

Chez Max Mara, la ligne passe avant tout par les épaules, grâce à des emmanchures boudinées en tricot ou des épaulettes glissées sous de petits pulls fluides, pour une garde-robe aux coupes nettes qui rappellent l'esprit des années 1980.

Vendredi 22 février, une douzaine de maisons de couture principalement italiennes défilent avant de laisser de jeunes créateurs clôturer samedi 23 la semaine de la mode milanaise.

Par Katia DOLMADJIAN