PARIS, 26 fév 2008 (AFP) - Vivienne Westwood a proposé lundi 25 février au soir une collection d'une folle énergie, à mi-chemin entre la fable et le manifeste écologique, dans le cadre de la semaine de la mode pour l'hiver prochain.

Créations Vivienne Westwood collection automne-hiver 2008/2009 - Photo : Pierre Verdy/AFP Voir l'intégralité du défilé

Plus tard dans la soirée, Yohji Yamamoto a habillé les femmes de longues jupes de paysannes médiévales et de vestes partiellement composées de pans de cuir, signe d'une collaboration avec la maison Hermès pour laquelle le créateur japonais vient de dessiner un sac.

Vivienne Westwood, plus inventive et libre que jamais, situe son histoire dans la jungle, symbolisée par une arche de végétation luxuriante, plutôt incongrue dans les dorures d'un élégant hôtel parisien.

Créations Vivienne Westwood collection automne-hiver 2008/2009 Photo : Pierre Verdy/AFP

Les femmes ont des allures de guerrières primitives, en robes tailladées, houpelandes peintes de fleurs naïves, cape de fausse fourrure comme une peau de bête jetée sur les épaules. L'ensemble de la collection est envahie de papillons, scarabées, serpents ou fleurs peints de couleurs vives et au tracé enfantin.

Et pour cause : près d'une quarantaine d'enfants de sept et huit ans ont réalisé ces peintures, à l'invitation de la créatrice britannique. Elle leur avait demandé d'illustrer l'histoire de soldats ayant combattu des habitants de la jungle et qui n'ont jamais regagné leur base parce qu'il ont fraternisé avec leurs ennemis et appris à se contenter de ce dont ils ont besoin. De temps à autres ils retournent en ville, déguisés.

Seuls des détails --une carapace de tortue ou un masque à la ceinture-- rappellent leur vie dans la jungle.

A la fin du défilé, une "géante" --un mannequin sur des échasses invisibles--, vêtue d'une spectaculaire robe verte couverte de motifs peints a été saluée par une ovation du public, tout comme Vivienne Westwood, venue saluer.

Yohji Yamamoto, de son côté, a transporté ses invités dans un univers aux connotations médiévales, avec de grosses jupes de paysannes roulées à la taille de manière à former une sorte de boudin de l'épaisseur d'une corde. Le créateur japonais abandonne parfois le noir pour des couleurs inhabituelles chez lui comme des verts et des orangés.

De grandes besaces en cuir battent les flancs des mannequins. Il s'agit d'un sac dessiné par Yohji Yamamoto et réalisé par les ateliers Hermès. Soixante exemplaires seront réalisés, uniquement sur commande, a-t-on indiqué dans l'entourage du créateur japonais. Le prix n'a pas été communiqué.

Création Yamamoto collection automne-hiver 2008/2009 Photo : François Guillot/AFP Voir l'intégralité du défilé

Autre fruit de cette collaboration : beaucoup de cuir, notamment pour des vestes où un morceau de cuir irrégulier remplace partiellement l'étoffe, des robes en soie ou en velours à l'arrière, en cuir par devant, des pantalons également bi-matière.

En référence à l'univers équestre d'Hermès, des dessins de chevaux ornent des jupes.

Fait inhabituel, le guitariste et chanteur de la bande-son n'était autre que Yohji Yamamoto lui-même.

Chez Martin Margiela, les visages sont mangés jusqu'au nez par des cols géants qui enveloppent les épaules et se dressent, plus ou moins rigides, dessinant parfois, de face, une silhouette presque rectangulaire. La maison propose aussi des pièces de tissu triangulaire portées en travers du corps, comme des toges coupées en diagonale, sur des combinaisons moulantes.

Les défilés se poursuivent mardi 26 février avec notamment Jean-Paul Gaultier.