PARIS, 20 jan 2008 (AFP) - Le costume, pièce de base du vestiaire masculin, déferle sur les podiums de prêt-à-porter pour l'hiver prochain mais fait mentir sa réputation de sérieux et d'ennui, en jouant la décontraction ou le look canaille.

Création Paul Smith collection automne-hiver 2008/2009 Photo : François Guillot/AFP

De Lanvin à Paul Smith, en passant par agnès b., au dernier jour des défilés parisiens, dimanche 20 janvier comme les jours précédents, les variations sur le costume ont été nombreuses, marquant un retour à une élégance assumée et un recul de l'influence sportswear.

Elle reste cependant présente, notamment chez Lanvin. Comme l'hiver dernier, le styliste Lucas Ossendrijver a proposé des pantalons resserrés à la cheville comme des joggings. Mais les chaussures ou les boots brillantes ont remplacé les baskets de couleurs vives métallisées, des roses ou des oeillets se sont glissés dans les pochettes des vestes qui les accompagnent. Le costume peut être gris, mais avec un pantalon ultra-court qui met en évidence des chaussures brillantes et colorées.

Ce vestiaire, présenté dans les dorures de l'Hôtel de la Monnaie (VIe), avec le disc-jockey Ariel Wizman aux platines, joue les contrastes, cassant la sévérité d'une veste avec un pantalon d'aspect molleton, faisant dépasser un cardigan d'une veste courte, nouant un foulard de soie en cravate lâche.

Chez agnès b., le costume se colore (vert canard, violet, lie de vin...), opte pour un pantalon étroit, oublie la chemise sous la veste pour un pull fin en V ou un polo-résille, troque la cravate pour un bandana.

Pour une allure un peu voyou, un strict costume à rayures tennis s'accompagne de chaussures bicolores blanches et noires, un autre se porte avec un petit chapeau sur l'oeil ou une casquette en visière dans la nuque, à la manière des rappeurs.

L'un d'entre eux figurait d'ailleurs parmi les invités : Joey Starr, qui s'est efforcé en vain de rester incognito et de décourager les questions en lançant "non, je suis Henri Salvador !"

Le rappeur a apprécié "les costumes en velours surtout, les pantalons serrés. Moi qui suis en sportswear, qui m'habille assez large, j'ai aimé tout ce qui était justement serré", a-t-il déclaré à l'AFP. "On dit que c'est assez classique, mais justement, ça me convient assez, à moi qui porte des joggings tous les jours".

Le Britannique Paul Smith, quant à lui, n'a pas hésité à proposer des costumes trois pièces en Prince de Galles, chiffonnés comme s'ils venaient de sortir de la machine à laver.

Quand ses costumes sont plus classiques, sombres et lisses, ils sont égayés par une large cravate à pois, éventuellement portée de travers. D'autres s'accompagnent de gilets au motif différent de celui de la veste et du pantalon.

Toujours amateur de joyeux mélanges, Paul Smith marie pantalon écossais vert et gilet écossais rouge, et fait se téléscoper motifs Prince de Galles, rayures, léopard.

Ailleurs, comme chez U-NI-TY, marque du styliste franco-italien Jean-Pierre Gassa, les codes du costume sont bousculés par des jeux de boutons, en déplaçant les poches dans le dos de la veste, en accompagnant un pantalon Prince de Galles d'une veste d'aspect gaufré.

Petit chapeau, souliers bicolores, pochette blanche définissent une élégance moins sage.

La présentation des collections s'acheve dimanche 20 janvier au soir avec notamment Dior et Smalto.