PARIS, 3 mars 2007 (AFP) - Antonio Marras pour Kenzo a proposé samedi 3 mars de vivre l'hiver prochain au rythme du tango, en rouge et noir et cascades de jupons, tandis que Jean Paul Gaultier pour Hermès voit en chaque femme une motarde potentielle, toute de cuir vêtue. Tous deux présentaient leur collection de prêt-à-porter féminin pour l'automne-hiver prochain dans le cadre de la semaine parisienne des créateurs de mode.

Défilé Kenzo le 3 mars 2007 à Paris - Photo : Pierre Verdy/AFP

Chez Kenzo, le styliste sarde Antonio Marras a allégé les accumulations de couleurs et de motifs même si l'on retrouve des impressions de roses géantes sur des tartans, des rayures coordonnées à des imprimés de fleurs, des télescopages de pois et de carreaux.

Défilé Kenzo le 3 mars 2007 à Paris - Photo : Pierre Verdy/AFP

Sur un espace parcouru d'un long ruban rouge, il a mis en scène des femmes à la taille fine dans des jupons, des johpurs, des pantalons noirs moulants comme un costume de toréro, ou au contraire très amples et reserrés sous le genou. Elles portent des chemises noires ou blanches à manches bouffantes, de grands chapeaux rouges ou noirs style gaucho, des manteaux de laine amples comme des ponchos.

Défilé Kenzo le 3 mars 2007 à Paris Photo : Pierre Verdy/AFP

Des jeux de pois animent des robes de mousseline, la redingote d'un tailleur pantalon à rayures tennis foisonne en gros plis à l'arrière. Le turquoise, fuchsia, vert, gris anthracite complètent la palette des couleurs.

A la fin du défilé, une douzaine de danseurs vêtus de noir ont envahi la scène, enlacés chacun à une poupée de chiffon de la taille d'une femme, pour un tango irréel. L'actrice fétiche du cinéaste Pedro Almodovar, Rossy de Palma, figurait au premier rang du public.

Un mannequin présente une création en cuir signé Jean Paul Gaultier pour Hermès le 3 mars 2007 à Paris - Photo : Pierre Verdy/AFP

Chez Hermès, même celles qui n'ont jamais enfourché une moto vont se sentir une âme de motarde pour arborer l'un des nombreux blousons de cuir proposés par Jean Paul Gaultier.

Avec une moto en guise de décor, et aux accents d'Edith Piaf évoquant son amant motard ou de Brigitte Bardot célébrant sa Harley Davidson, a défilé une cohorte de femmes en blouson de crocodile sur jupe entravée, en perfecto de cuir noir sur pantalon moulant et cuissardes, en tailleur de crocodile, toujours une casquette sur la tête.

Jean Paul Gaultier découpe aussi dans le cuir de courtes robes, des jupes à plis plats le long de l'ourlet, des trenchs courts ou frôlant le sol et même des redingotes. Le cuir s'incruste aussi dans le tweed des tailleurs.

Pour le soir, les cuissardes se replient en bottes sur un pantalon satiné et un gilet noirs, sur chemise blanche à noeud papillon. Mais le perfecto ne perd pas ses droits : en croco verni, il se porte sans complexe sur une robe longue en velours noir, à moins qu'on lui préfère un blouson doré à col de fourrure. La casquette elle aussi s'impose même en robe longue.

Défilé Chloé le 3 mars à Paris Photo : François Guillot/AFP

Samedi 3 mars a par ailleurs été l'occasion pour le styliste suédois Paulo Melim Andersson de présenter sa première collection pour Chloé. Le styliste, qui travaillait précédemment chez Marni, a déclaré dans un communiqué avoir "cherché à esquisser le portrait d'une femme naturelle, sans artifice et en rien dramatique".

Il a imaginé un vestiaire juvénile et facile à vivre en courtes robes housses zippées à larges manches jusqu'aux coudes, robes T-shirts drapées, manteaux droits sans col, mini-jupe orange vernie, à taille élastiquée.

Paulo Melim Andersson lors du défilé Chloé le 3 mars à Paris Photo : François Guillot/AFP

Miroirs, cristaux, pampilles, breloques s'inscrustent dans les jupes et les tops, les vestes se brodent de passementerie, les textures se mélangent (fourrure et maille polypropylène, vinyle et mohair, lin et dentelle...).

La collection a été applaudie notamment par la chanteuse Kylie Minogue.

La semaine des créateurs de mode s'achève dimanche 4 mars avec les présentations notamment de Nina Ricci, Louis Vuitton et Lanvin.

Par Dominique SCHROEDER