PARIS, 3 oct 2010 (AFP) - Entre la sobriété pour Céline et l'extravagance de John Galliano, les défilés de dimanche ont marqué un contraste absolu, en attendant Givenchy dans la soirée:

Celine (photo Pixel Formula)

LA MUSE ANNEES 1920 DE GALLIANO - John Galliano a présenté un luxueux défilé sous les ors de l'Opéra Comique, s'inpirant de la muse Maria Lani que tant de peintres des années 1920 ont fait poser, dont Modigliani qui figurait sur l'invitation. Le couturier britannique a souhaité que chaque tenue soit "aussi individuelle qu'un portrait", multipliant chapeaux, bibis roses, foulards de gitanes et cols en fourrure, sous le regard de Janet Jackson ou Jean-Paul Goude au premier rang.

Les mannequins au maquillage outrancier virevoltent en robes légères à volants parfois asymétriques, dans des tissus fragiles et souvent transparents. Ici une jupe se termine en plumes d'autruche, là en franges de châle espagnol. Des pantalons ultra-larges sont voilés de tulle noir et les trenchs en organza translucide gris font voir toute la structure et les coutures du vêtement. Du rose et de l'orange, comme on en voit partout cette saison, mais aussi des motifs de papillons sur une robe bustier froufroutante ou une veste transparente.

Pour le soir, des robes incrustées de cristaux ou de doré, blanches pour la plupart, où le travail d'artisanat impressionne pour du prêt-à-porter, même de luxe. Galliano dit s'être inspiré des sculptures métalliques de Brancusi. Ca ne crève pas les yeux mais le résultat est délicat, féminin, coupé au laser et terriblement désirable.

CELINE CHIC ET UNE TOUCHE D'EXOTISME - Applaudissements, cris de joie et effervescence ont accueilli le défilé Céline (groupe LVMH), pour laquelle la styliste Phoebe Philo, nouvelle coqueluche de la mode, a créé une troisième collection sobre, élégante et sophistiquée.

Du cuir caramel, des tissages à capuches berbères et d'élégants pantalons fluides en soie ivoire, "inspirés de foulards", a confié la styliste, avec une bande marine et vert vif à la ceinture et sur le côté, comme un smoking. La magie tient aux détails, comme cette simple veste blanche en coton rigide qui laisse le dos nu et s'attache simplement d'un lien en cuir.

Les jupes en cuir à taille haute, cachant tout juste le genou, s'enroulent autour des hanches pour se terminer par un pan en légère diagonale dans le dos. Une tunique longue en coton blanc damassé, comme un kimono sans manche, se fend de chaque côté du corps, sur un pantalon.

Un haut en soie verte et imprimé géométrique, terminé par une bande orange, évoque aussi le Maroc. Une robe fluide marine sans manche, avec un V profond côté décolleté comme au dos, se décline en version plus sage, fermée et manches longues.

Par Gersende RAMBOURG