Degré 7 et Duvillard en pleine relance

Auteur :

Olivier Guyot

Publié le
22 juil. 2015

Il y a un an, les marques Degré 7 et Duvillard rebondissaient avec le holding Idéalp, dirigé par Jean-Philippe Caille. L’entrepreneur lyonnais, qui comptait déjà les skis Lacroix et les filatures Arpin ainsi que Montagne TV dans son portfolio, décrochait la reprise des deux marques de vêtements de ski suite à la liquidation judiciaire de la société Avance Diffusion.

« Ce qui a dû faire la différence par rapport aux autres dossiers à l’époque, c’est aussi que des membres historiques des marques étaient toujours présents », souligne Jean-Jacques Wroblewski, qui accompagne le développement des marques depuis 1998.

Dans un premier temps, les deux marques ont été placées dans une entité nouvelle baptisée D-Sport pour reprendre leur activité. « L’avantage, c’est que l’on n'a pas tout cassé ce qui existait, explique le dirigeant. Cela a encore plus de sens dans un marché où les clients sont encore des affectifs. Finalement, pour eux, c’était une suite logique. Par contre, les marques ont été reprises le 12 juin donc il a fallu s’organiser pour livrer les collections. Nous avons réduit de 30 % nos produits, mais nous avons réussi à livrer correctement. »

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Livrer cette collection 2014-15 était la première étape. Avec quatre marques proposant une offre textile, Idéalp a dû revoir son organisation. « Nous avons commencé à nous organiser différemment, explique Jean-Philippe Caille. Jean-Jacques Wroblewski a repris l’intégralité du volet commercial des marques. La logistique et le back office ont été mutualisés, nous recrutons aussi des ingénieurs qualité et des spécialistes Web qui travaillent sur toutes les marques. Bertrand Roy travaille sur le développement produits de manière transversale. D’ici la fin de l’année, nous allons créer une entité regroupant toutes les activités textile afin que nos fournisseurs aient un interlocuteur unique. »

Le showroom commercial regroupe Degré 7, Duvillard, Arpin et Lacroix au parc des Glaisins, à Annecy. L’équipe de développement de Degré 7 et Duvillard reste basée au Creusot alors que les équipes d’Arpin et Lacroix sont installées à Lyon.

« Sur le produit, les marques sont très complémentaires, explique Bertrand Roy. C’est ce qui était intéressant dans la reprise, il y avait aussi une expertise textile et de sourcing dont pouvaient bénéficier toutes les marques. Nous avons travaillé sur l’ADN de chaque marque en s’appuyant sur leur histoire. »

La saison hivernale 2015-16 doit permettre aux marques d’affirmer leur présence. Mais le travail de fond réalisé depuis un an sera réellement visible sur les collections de l’hiver suivant. Duvillard et Degré 7, avec leur positionnement haut de gamme, revendiquent quelque 250 points de vente multimarques, dont 27 % d’export, et auraient réussi à stabiliser les ventes sur la dernière saison. « Les clients voulaient voir ce que nous allions proposer, estime Jean-Jacques Wroblewski. Et ils sont heureux d’avoir une marque qui leur propose des produits issus d’ateliers français. Honnêtement, on s’attendait à un effet rebond plus fort, mais la dernière saison a été réellement compliquée en station pour les détaillants. »

Le groupe revendique aujourd’hui un chiffre d’affaires avoisinant les 10 millions d’euros avec ses quatre marques. Il vise une progression constante sur les prochaines saisons. D’abord en misant sur un retour en forme de Degré 7 et Duvillard. Mais aussi en régénérant Colors, la ligne lifestyle de Degré 7 qui avait été mise entre parenthèses les deux dernières saisons, pour l’été 2017. Les deux autres marques, Arpin et Lacroix, doivent aussi apporter leur écot. Ainsi, Arpin vient d'ouvrir une boutique avec un partenaire à Megève cet été et table sur un autre magasin à Val-d’Isère pour la période hivernale.

Ces déploiements doivent permettre à la structure d’atteindre les 15 millions d’euros de chiffre d’affaires dans les trois ans.