Des cosmétiques plus chers au Brésil à cause de la hausse des taxes

Les professionnels de l’industrie cosmétique mettent en garde : les taxes plus élevées au Brésil entraîneront ce mois de juillet une hausse d’au moins 20 % des prix des parfums, du maquillage et des mousses à raser, ce qui accentuera l’inflation et pèsera sur le troisième marché mondial de la beauté.

Une nouvelle politique fiscale ratifiée en mai, qui alourdit les prélèvements sur les producteurs et grossistes du secteur cosmétique, prend effet ce mois-ci et fait bondir les prix du détail de 12 % au-dessus de l’inflation, selon l’association commerciale Abihpec.

L’indice des prix à la consommation au Brésil a déjà augmenté d’environ 9 % au cours des 12 derniers mois et a atteint son plus haut niveau depuis 11 ans.

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Les magasins et grossistes, en prévision de la hausse des prix, ont gonflé leurs stocks de produits cosmétiques ces derniers mois, selon le président de Abihpec, João Carlos Basílio, qui avertissait en outre que les ventes pourraient chuter dans un proche avenir. Une baisse de 17 % des ventes des produits d’hygiène et de beauté est prévue cette année.

Un sérieux revers pour l’industrie de la beauté au Brésil, où le climat tropical, la culture des soins personnels et une classe moyenne grandissante ont contribué à la formation du troisième plus grand marché derrière les États-Unis et la Chine, selon Euromonitor International, firme d’analyse des marchés.

Les ventes de produits d’hygiène et de beauté ont augmenté de 11 % à 101,7 milliards de reais (32 milliards de dollars) en 2014, malgré une croissance économique stagnante, selon Abihpec.

Maintenant, les augmentations de prix menacent de secouer un marché sur la défensive en raison du plus fort taux de chômage et d'une récession probable.

« Pour économiser, les gens sortent moins et réduisent les frais relatifs à la beauté », affirme Walter Filho, des salons de coiffure Walter’s à Rio de Janeiro.

Hypermarcas SA, l’une des plus grosses sociétés de biens de consommation du Brésil, qui fabrique des vernis à ongles, des mousses à raser et des lotions pour la peau, a déjà annoncé une hausse des prix en juillet après une augmentation moyenne de 7 % en avril.

Son concurrent, Natura SA, a procédé de façon plus graduelle, avec une hausse d’environ 2,5 % sur certains produits en juin, suite à une augmentation moyenne de 3,7 % en février.

Natura n’a pas annoncé d’autres changements de prix pour cette année et son directeur général, Roberto Lima, a déclaré en avril que la société veillerait à ne pas aller trop loin.

Les marques étrangères, quant à elles, prennent les devants, selon Igor Bacchi, directeur commercial de BIM, société de distribution de cosmétiques, qui révélait que L’Oréal SA avait augmenté ses prix de 15 à 20 %.

Le groupe français a refusé de se prononcer à ce sujet.