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15 juil. 2015
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Des grands magasins européens au capital mondialisé

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15 juil. 2015

Faut-il y voir un appauvrissement des acteurs européens ou leur désintérêt pour les grands magasins, ou tout simplement un mouvement de plus vers la mondialisation de l’économie. Toujours est-il qu’avec l’entrée à hauteur de 10 % d’un ex-Premier ministre du Qatar dans le capital de El Corte Inglés, c’est une nouvelle enseigne européenne de grands magasins qui passe, certes très partiellement, sous pavillon extra-européen.

El Corte Inglés

Qu’on en juge. Aujourd’hui, l’enseigne italienne La Rinascente appartient au Thaïlandais Central Group. Harrods est propriété depuis 2010 du fonds d’investissement Qatar Holding, filiale de Qatar Investment Authority, après avoir été certes propriété de l’homme d’affaires égyptien Mohamed Al Fayed.
 
Toujours en Grande-Bretagne, House of Fraser est détenu depuis l’an dernier par le géant chinois multi-activités Sanpower. Harvey Nichols fait partie de longue date des actifs du Hongkongais Dickson Concepts. Selfridges est lui détenu par l’homme d’affaires canadien Galen Weston, à la tête des grands magasins canadiens Holt Renfrew. Il est aussi propriétaire en Europe des grands magasins néerlandais de Bijenkorf.

Récemment, c’est La Rinascente, et donc au final Central Group, qui s’est saisi de 50,1 % de l’activité opérationnelle du groupe KaDeWe. La Rinascente qui est entré en 2013 au capital des grands magasins danois Illum.
 
Toujours en Allemagne, Metro a cédé Kaufhof au Canadien Hudson's Bay.

Enfin, en France, c’est le Printemps qui est passé sous pavillon qatari l’an dernier.
 
Il ne reste a priori, sans trop se tromper, que John Lewis, en Grande-Bretagne, qui est propriété de ses employés, et donc un autre fleuron européen, en France cette fois, le groupe Galeries Lafayette, propriété de la famille Houzé-Moulin.
 
Que de mouvements en tout cas ces dernières années après une sorte de stabilité nationale des actionnaires depuis longtemps en place. Avec même ce qui apparaissait comme un gentleman agreement : le respect des frontières pour des enseignes maîtresses chez elles. Une règle d’ailleurs encore respectée aujourd’hui à part l’entrée des Galeries Lafayette à Berlin. Mais contournée aujourd’hui capitalistiquement.
 
Pourquoi un tel attrait ? Cela avait été dit à la reprise du Printemps par les Qataris… Pour la qualité de l’immobilier bien sûr. Les grands magasins se sont construits en Europe à compter du XIXe siècle au centre des villes dans des immeubles de grande qualité. Mais aussi sans nul doute pour l’attrait du luxe que ces enseignes diffusent.
 
Les marques de luxe occupent le haut du pavé dans la mode. Et pourquoi pas en matière de distribution les enseignes qui les distribuent.
 
Petit à petit, c’est aussi des synergies transfrontières qui peuvent se dessiner, en matière de référencement notamment. D'autant plus que ces enseignes ont, via les touristes, nombreux dans leurs allées, une clientèle elle aussi mondialisée !
 
Les grands magasins européens ont aussi quelques faiblesses en matière de développement extra-européen et sur Internet. Nul doute que les investisseurs entrés récemment à leur capital ont en vue ces deux pistes de développement donc à surveiller sur les prochaines années.  

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