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Des patrons de l'internet ouvrent une école pour pouvoir mieux recruter

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6 juin 2011

PARIS, 6 juin 2011 (AFP) - Trois patrons emblématiques de l'internet français, Xavier Niel (Iliad-Free), Jacques-Antoine Granjon (Vente-privée) et Marc Simoncini (Meetic) ont lancé lundi une école européenne de métiers du web, destinée à mieux répondre, selon eux, aux besoins spécifiques des entreprises.

Cette Ecole européenne des métiers de l'internet (EEMI) accueillera en septembre 2011 entre 100 et 200 bacheliers au Palais Brongniart, dans les anciens locaux de la Bourse de Paris. Un cursus de trois ans les formera à des métiers tels que webmaster, web designer, web marketeur, community manager ou développeur.

L'école est financée à 100% par des fonds privés, et MM. Granjon, Niel, et Simoncini ont chacun investi 500.000 euros dans sa création. Le coût de la scolarité y est de 6.500 euros par an, mais pour permettre à un plus grand nombre d'étudiants de s'inscrire, "chacun des trois fondateurs offrira personnellement cinq bourses d'études", soit quinze bourses par an.

L'EEMI veut répondre aux attentes des professionnels du e-commerce, selon ses trois fondateurs, qui peinent à trouver les candidats idéaux pour leurs propres entreprises.

"On avait des besoins et on ne trouvait pas les gens pour répondre à ces besoins", raconte Xavier Niel, patron d'Iliad, pour expliquer la création de cette école. "On a des ingénieurs, ce qui nous manque c'est le niveau intermédiaire, les bac +3", assure-t-il, "le meilleur exemple, c'est qu'on a du mal à recruter".

"Les domaines de la communication et du marketing sur Internet comptent encore peu de formations spécifiques", a souligné le ministre de l'Economie numérique Eric Besson, qui estime que cette école "constitue une réponse bien adaptée aux besoins des entreprises qui souhaitent recruter des profils bac+3 directement opérationnels".

Interrogé par l'AFP, Olivier Ertzscheid, maître de conférences à Nantes et spécialiste de l'internet, défend pour sa part la filière universitaire: "nous avons tous les métiers de l'internet présents dans les formations, de la licence au master, des métiers du référencement à ceux du marketing" et, ajoute-t-il, "pour des frais d'insriptions universitaires de moins de 200 euros par an".

Pour lui, "quand on candidate" dans une école comme celle-là, "très clairement, c'est moins pour chercher une formation qu'un carnet d'adresses".

Des remarques balayées par Xavier Niel, qui estime que "les licences, c'est trop généraliste". "Nous n'avons pas la volonté d'enseigner, mais d'être présents, d'aider et d'apporter notre savoir-faire, ce qu'on peut apporter de mieux", souligne-t-il.

"Il n'y a pas d'engagement écrit noir sur blanc" en ce qui concerne les débouchés. Mais "le secteur est porteur" et il n'y aura pas de problème d'emploi pour les futurs diplômés, assure la directrice de l'EEMI, Stéphanie de Kerdrel.

De nouvelles formations, voire d'autres écoles, se créent d'ailleurs actuellement. "A côté de l'école que nous lançons aujourd'hui, ont notamment été créés l'école Sup'Internet, le cycle +bachelors+ de Telecom École de Management, ou encore l'école supérieure de commerce et d'économie numérique (ESCEN)", relève M. Besson.

Plus il y aura de formations à ces nouveaux métiers, mieux ce sera, se réjouissent les fondateurs. "Le besoin de formation est immense" et "nous réinvestirons d'éventuels bénéfices dans l'ouverture d'une nouvelle école", a même précisé M. Simoncini, proposant par exemple Marseille comme nouveau site d'accueil.

Par Emmanuelle TRECOLLE

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