Bruno Joly
28 déc. 2012
Desseilles Laces placé en redressement judiciaire
Bruno Joly
28 déc. 2012
L’histoire se répète et se ressemble un peu pour Desseilles Laces. Le fabricant de dentelles de Calais pour la lingerie vient d’être placé en redressement judiciaire. L’information, dévoilée par le quotidien régional La Voix du nord, a été confirmée ce vendredi 28 décembre. « La période d’observation est de six mois », précise-t-on au siège. « C’est une décision volontaire », commente à FashionMag Michel Berrier, directeur commercial et marketing. L’homme surtout avec ses deux compères Jean-Louis Dussart, directeur général, et Gérard Dezoteux, directeur de la création, avait repris la société, en juillet 2011. Les trois cadres détenant 65% du capital. Les 35% restant étant entre les mains de confrères dentelliers. Alors pourquoi cette nouvelle mise en redressement judiciaire ?
Michel Berrier évoque la conjoncture avec des reports de livraisons au début d’année 2013, une faible visibilité sur le marché de la lingerie et surtout une décision début 2012 de l’inspection du travail de réintégrer 2 cadres administratifs et 4 tullistes, et ce à leurs salaires d’avant la reprise. « Sur 73 salariés (avant la réintégration ndlr.), cela représente près de 10% des effectifs et ces six personnes ont des salaires parmi les plus importants. En clair, pour absorber cette réintégration, vu les marges du secteur, il faut 2 millions d’euros de chiffre d’affaires », commente l’homme, qui a longtemps été salarié avant d’être actionnaire via le projet de reprise. Car, en clair, Michel Berrier affirme être confronté à la grille salariale des tullistes établie a la grande époque. Aujourd’hui, même si la dentelle de leavers représente encore un tiers du chiffre d’affaires, les trois cadres repreneurs dans leur projet ont souhaité remplacer les tullistes, jusqu'alors 14 dans l’entreprise, par des passeurs de chaînes avec une rémunération fixe et une part variable en fonction de la production. « La production de dentelle tricotée est quasi stable sur l’année alors qu’avec la dentelle de leavers nous devons faire face à des creux ainsi qu’à des pics de production », poursuit-il. Mais, la conjoncture n’a pas aidé. Avec des demandes de reports de livraisons, le feuilleton Lejaby et la baisse drastique des ventes enregistrée par les marques au deuxième semestre 2012, Desseilles Laces a manqué de trésorerie. La suite de l’histoire dans six mois au tribunal de commerce de Boulogne sur mer.
En attendant, Michel Berrier se dit confiant grâce notamment à l'innovation produit. Une nouvelle offre développée en 8 mois et qui permet aux fabricant de non plus concurrencer d'autres dentelliers mais les spécialistes de la maille. L'entreprise, qui réalise 40 à 50% de ses quelque 10 millions d'euros de chiffre d'affaires avec 5 grands clients (Triumph, Aubade, Chantelle, Etam, Dim) prospecte également du côté des grandes griffes chinoises à la recherche de dentelle française.
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