Olivier Guyot
8 févr. 2021
Devernois bascule en redressement judiciaire
Olivier Guyot
8 févr. 2021
Avant le premier confinement français lié à la pandémie de Covid-19, en mars 2020, Devernois avait l'ambition de redresser son activité après avoir engagé une importante restructuration.
La fermeture de plus de 20% du parc de magasins de l'enseigne française de prêt-à-porter féminin, fondée en 1927 par Claudius Devernois à proximité de Roanne, dans la Loire, devait permettre de concentrer l'activité sur les points de vente les plus performants du réseau et optimiser la rentabilité.
La société ligérienne avait pour mener ce projet fait appel aux services du cabinet Prosphères, spécialiste du retournement. Et explique avoir enregistré au deuxième semestre 2019 un retour à une progression de chiffre d'affaires à magasins comparables.
Mais les contrecoups de la pandémie de Covid-19 sur le commerce et les marques établies du prêt-à-porter ont malmené les ambitions de la société familiale reprise en main en 2006 par la petite-fille du fondateur, Séverine Brun. La société, qui visait avec ses 80 magasins un chiffre d'affaires de 25 millions d'euros et un retour à la rentabilité, a vu ses équilibres précaires ébranlés.
Dans ses résultats annuels, publiés fin janvier, la société fait état d'un chiffre d'affaires consolidé de 15,7 millions d'euros, soit un recul de plus de 35% par rapport à 2019. Un repli qui inclut la fermeture de près d'un tiers de son parc de magasins actifs en 2019. Sur son exercice clos fin décembre, la perte d'exploitation se chiffrait à plus de 4 millions d'euros, le groupe précisant que cela questionnait son financement à court et moyen terme.
Le groupe avait bien négocié mi-2020 l'obtention d'un prêt garanti par l'Etat et obtenu "auprès de ses partenaires bancaires, de Bpifrance et de son actionnaire principal, 3,7 millions d'euros de financements afin de compenser la perte de trésorerie subie". Mais le groupe constitué des sociétés Devernois et Sofrade précise dans un communiqué avoir cumulé, suite au confinement de novembre et à l'instauration d'un couvre-feu à 18 heures en France, une perte supplémentaire de deux millions d'euros.
Le tribunal de commerce de Roanne a prononcé le placement en redressement judiciaire du spécialiste de la maille le 3 février. Cette décision intègre les deux structures Devernois et Sofrade, mais exclut la société Socad et les filiales au Portugal, en Espagne, en Belgique et en Suisse.
Les mandataires judiciaires ont été désignés et la période d'observation court jusqu'au 3 août prochain.
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