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26 mai 2018
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Dior, un rodéo chic aux accents mexicains à Chantilly

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26 mai 2018

Tous les éléments étaient réunis pour faire de la collection croisière 2019 de Christian Dior une expérience inoubliable : le cadre somptueux du domaine de Chantilly, le paysage bucolique et verdoyant, une démonstration équestre orchestrée par la torera Marie Sara… Le défilé qui s’est tenu vendredi soir dans les Grandes Ecuries du domaine restera dans les mémoires pour sa beauté singulière, avec l’une des plus belles collections signées par la directrice artistique Maria Grazia Chiuri, dévoilée sous un déluge.

Christian Dior Cruise 2018 - © PixelFormula


Acheminer plus de 800 invités à 50 kilomètres de Paris, un vendredi soir, en pleine grève des transports, n’était pas une mince affaire. Le show était programmé à 20h, mais une longue flotte de limousines avançait encore au pas vers 21h, les invités arrivant au compte-goutte. Alors que les gradins de l’arène à demi-couverte aménagée autour du manège au sable gris n’étaient pas encore tout à fait remplis, a commencé à s’abattre sur les lieux un fort orage, qui n’a cessé de grandir toute la soirée.
 
Au dehors de l’enceinte, huit « escaramuzas », les cavalières traditionnelles mexicaines, juchées sur des chevaux blancs, attendaient de faire leur entrée, trempées jusqu’aux os dans leurs élégantes robes longues Dior brodées de noir, juste protégées par de larges sombreros. Passées 21h, elles se sont élancées sur la piste avec grâce, accompagnées d’un orchestre.

La fin de la démonstration marquait le début du défilé, les mannequins affrontant avec courage la pluie battante et le glissant podium en bois mouillé bordé de parapluies. Elles étaient heureusement chaussées de bottes en caoutchouc à lacets, leur longue queue de cheval étant préservée par des bombes d’équitation en cuir ou des chapeaux de paille de gauchos signés par le célèbre chapelier Stephen Jones.
 
Au final, rien de mieux qu’une belle tempête pour illustrer le caractère trempé de la femme Dior version Maria Grazia Chiuri, affichant avec fierté au dos de ses blousons en cuir le mot « Diorodeo ». La créatrice est en effet allée chercher son inspiration auprès des « escaramuzas » et surtout de leur rodéo, la Charreada, qui s’affrontent à cheval dans les traditionnelles robes jupon du Mexique, tout en y intégrant le savoir-faire des ateliers de couture de la maison et cette touche parisienne unique.
 

Les cavalières mexicaines sont habillées en Dior - FashionNetwork.com ph DM


A l’arrivée, une collection multi-facette très complète, alternant jupes maxi et mises ultra-courtes, tailleurs masculins avec chemisiers blancs portés avec de fines cravates noires et tenues glamour hyper féminines, où l’on retrouve à chaque fois, par petites touches, l’esprit du fondateur de la maison. La veste du tailleur Bar, rajeunie, n’est jamais loin.

Parfois, le côté équestre prend le dessus, comme avec cette jupe-culotte descendant jusqu’aux chevilles dans un tailleur en coton beige. Ou à travers ces bustiers en forme de selle en cuir, sanglés dans le dos, qui revigorent, dans une version blanche, une délicate jupe en tulle à motifs toile de Jouy et dans la version noire un ensemble chemisier-jupe en coton blanc.
 
Maria Grazia Chiuri a su éviter la tentation du folklore exotique, utilisant avec finesse les référence à ces amazones mexicaines. Par exemple, dans les couleurs vives des broderies, dans les galons brodés qui ornent de longues robes en coton, noir sur blanc ou l’inverse. Dans les guipures de certains corsages. Dans les motifs d’animaux sauvages, tigres et serpents, qui remplacent les habituels paysages bucoliques de la toile de Jouy, utilisée ici pour y tailler manteaux, vestes, pantalons et autres shorts.
 

Une robe d'inspiration mexicaine signée Maria Grazia Chiuri - FashionNetwork.com ph GD


L’inspiration mexicaine se retrouve aussi et surtout dans les robes évasées à volants et les longues jupes-jupons serrées à la taille par de gros ceinturons en cuir noir ou bariolé. Ou encore dans ces tapis blancs à rayures noires typiques de l’Amérique du Sud, détournés ici pour confectionner jupes et vestes. Sans oublier les volumes, qui gonflent sous une infinie de plis, tulle et dentelles.
 
Au final, la pluie n’a pas gâché la fête, comme le souligne dans un sourire le nouveau PDG de Christian Dior, Pietro Beccari : « Le show n’en a été que plus poétique ». Tandis que le public se déverse, toujours sous l’averse, dans le bâtiment adjacent, où l’attend une fête bien arrosée, l’on distingue, parmi les convives, Paris Jackson, Isabelle Adjani, mais aussi le patron du groupe LVMH, Bernard Arnault, propriétaire de Christian Dior Couture, ainsi que sa fille Delphine, directrice générale adjointe de Louis Vuitton, et plusieurs dirigeants du groupe, tels que le directeur général délégué, Toni Belloni, ou Sidney Toledano, qui après avoir piloté Dior dirige désormais le pôle Fashion.

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