AFP
1 juin 2006
Discrimination à l'embauche : Garnier (L'Oréal) et Adecco relaxés
AFP
1 juin 2006
PARIS (AFP) - Le fabricant de produits de beauté Garnier, appartenant au groupe l'Oréal, la société de travail temporaire Adecco et une de ses filiales ont été relaxés jeudi de l'accusation de discrimination à l'embauche lors d'opérations promotionnelles en 2000.
Laurent Dubois, directeur général pour la France des laboratoires Garnier, le 19 mai 2006 à Clichy, au siège du groupe l'Oréal, maison mère de Garnier Photo : Jacques Demarthon/AFP |
La 31e chambre du tribunal correctionnel de Paris a relaxé les trois sociétés, jugées en tant que personnes morales, ainsi que trois de leurs cadres qui étaient poursuivis pour "discrimination en raison de l'origine, de la nationalité ou de l'ethnie".
A l'audience du 18 mai, le parquet avait requis des "peines d'amende de principe" à l'encontre de tous les prévenus.
L'avocat de SOS Racisme, partie civile dans le dossier, Me Dominique Tricaud, a annoncé qu'il ferait "immédiatement appel" de la décision jugée "inique" et "extrêmement inquiétante" par le vice-président de l'association, Samuel Thomas.
Les faits reprochés remontent à 2000 et concernent le recrutement d'animatrices pour des opérations promotionnelles de produits capillaires fabriqués par Garnier.
Districom, filiale d'Adecco chargée du recrutement, avait précisé dans un fax adressé à sa maison-mère que les animatrices devaient être "BBR" (bleu, blanc, rouge).
Siège du groupe L'Oréal à Clichy |
SOS Racisme avait porté plainte en s'appuyant sur ce document interne et des témoignages d'employés de Districom selon lesquels "la consigne BBR signifiait "pas d'étranger".
Les personnes poursuivies encouraient trois ans d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende, leurs sociétés 220 000 euros d'amende.
Me Tricaud a déploré "un double discours de plus en plus lourd, celui du président de la République qui fait de la lutte contre les discriminations une priorité et celui du parquet qui soutient l'accusation comme la corde soutient le pendu". Selon lui, "il y avait tous les éléments dans le dossier" démontrant la réalité de la discrimination.
Me Jean Veil, avocat de Garnier, s'est au contraire réjoui que "le droit (ait) rejoint le bon sens" car "aucun élément de fait, aucune preuve n'étaient rapportés" sur la culpabilité des prévenus.
Dans un communiqué, L'Oréal, la maison-mère de Garnier, a estimé s'être "trouvé injustement impliqué dans ce procès" et rappelé qu'il "agit depuis de nombreuses années en faveur de la diversité et contre toute forme de discrimination".
Tous droits de reproduction et de représentation réservés.
© 2024 Agence France-Presse
Toutes les informations reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l'AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, rediffusée, traduite, exploitée commercialement ou réutilisée de quelque manière que ce soit sans l'accord préalable écrit de l'AFP. L'AFP ne pourra être tenue pour responsable des délais, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations.