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Marguerite Capelle
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13 janv. 2019
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Dolce & Gabbana : élégance sans esclandre

Traduit par
Marguerite Capelle
Publié le
13 janv. 2019

La grande question que tout le monde se posait ce samedi en arrivant au défilé Dolce & Gabbana, c’était de savoir combien de Chinois il y aurait au final, compte tenu de l’annulation et du massacre sur Internet dont le duo a été l'objet à Shanghai en décembre.


Dolce & Gabbana - Prêt-à-porter masculin automne-hiver 2019-20 - Milan - Photo: Dolce & Gabbana


En fin de compte, difficile de repérer la moindre personne originaire de la République populaire au défilé, consacré à une collection qui mettait tout simplement en valeur les vêtements formidables que Dolce & Gabbana sont capables de rêver.

Intitulé « Eleganza », le défilé s’est déroulé sous haute sécurité dans leur espace de Viale Piave, avec une dizaine de tailleurs sur scène, occupés à coudre et assembler d’authentiques costumes sur mesure. La maison milanaise était manifestement d'humeur gracieuse. Une équipe de serveurs en livrée rouge était à disposition au foyer, servant des flûtes de champagne glacé aux invités.

Tandis que les éclairages se tamisaient, un maître de cérémonie en queue de pie s’est présenté au pupitre et a introduit chaque partie du défilé dans une prose assez grandiloquente. Il comparait Dolce & Gabbana à Léonard de Vinci, aux mosaïques de Ravenne, aux papes de la Renaissance et aux empereurs romains. Même si la véritable inspiration du défilé était en fait la « haute aristocratie sicilienne », comme notre animateur a tenu à le souligner.

Au-dessus des 700 personnes présentes, des écrans vidéo projetaient des images en noir et blanc de tailleurs en train de coudre et tailler consciencieusement des pièces. Sur le podium, en revanche, tout était explosion de couleurs. Pour commencer, quelques costumes noirs coupés avec dextérité, avec beaucoup d’élégance – note de la rédaction : le jean skinny, c’est terminé pour tous ceux qui gagnent plus d’un quart de million de dollars – et une brillante vision d’initié : l’association entre chevrons, tweed Harris, prince-de-galles et rayures tennis aurait dû aboutir à un fatras de hippie et pourtant, cela avait une allure folle.

Malgré tout, l’impression générale laissée par les créateurs était celle d’un podium blindé de tenues à base de brocarts éblouissants. Le baroque sicilien au top de sa forme. Des peignoirs dorés scintillants et des vestes de smoking qui donnaient à n’importe quel costume de torero un air d’enterrement.


Dolce & Gabbana - Prêt-à-porter masculin automne-hiver 2019-20 - Milan - Photo: Dolce & Gabbana


Toutes les coupes étaient strictes, vestes ajustées à la taille avec col pointu et petits pantalons moulants – aussi épatants par leur coupe que leurs tissus éblouissants. Stefano Gabbana et Domenico Dolce sont venus saluer tout en noir, l’air presque soulagé de recevoir des applaudissements si respectueux après la débâcle de Shanghai, où une vidéo manquant de tact et quelques paroles maladroites sur Instagram les ont forcés à annuler un défilé majeur à la dernière minute.

En coulisses, les deux gentlemen arboraient un air pudique de circonstance, compte tenu des attaques dont ils ont fait l’objet sur Internet l’an dernier. Même si la silhouette stricte de leur dernière collection ne suffisait peut-être pas. Il parait que le stress peut entraîner un appétit exacerbé.

« Buon Anno ! » a dit Domenico. « Meilleurs vœux à l’élégance », a ajouté Stefano.

En fin de compte, une collection de pièces hautement désirables, bien que la plupart d'entre elles aient déjà fait leurs preuves. Et surtout, un retour aux podiums sans esclandre.

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