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16 janv. 2020
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Doublet séduit et fait sourire

Publié le
16 janv. 2020

Lors de la remise de son Prix LVMH en 2018, le créateur japonais Masayuki Ino confiait résumer sa mode à trois mots : étrangeté, humour et confort. Un crédo parfaitement exécuté en ce troisième jour de Fashion Week.


Défilé Doublet


Rue du Vertbois, dans ce coin du vieux Paris, le défilé Doublet accueillait comme dans un restaurant de Tokyo. Dans les vitrines, les fameux Sampuru, ces répliques de plats en plastique. Après une entrée sous les drapeaux publicitaires, un corner épicerie vendait bonbon japonais et steak frites en plastique, "plus-kawaï-tu-meurs" soufflaient les invités. 
  
Dans la partie galerie, une sélection de sculptures de burgers géants et pizzas tranchées dans le lard, vendues faussement à prix d’or, s’exposaient en trophées, signes de l'humour du créateur, avant l’entrée dans la salle du restaurant. Au son de haut-parleurs indiquant en japonais et en anglais le démarrage prochain du spectacle, Masayuki Ino lançait ses modèles de loges aux allures de cuisines. 


Défilé Doublet


Une galerie de personnages s’affichant à toutes les tailles, dans toutes les couleurs, à tous les âges, des gueules, du caractère, des airs de cartoon, et une joie de vivre, l’esprit Doublet sentait cela d'abord.

Donnant le ton du défilé, un premier modèle en coiffure Ramen-bowl sur la tête, tenue orientalisée en veste croisée-tablier s’affichait baguettes à la main. Plus loin, un garçon à banane et moustache rousse, tout droit sorti du Los Angeles gay des années 80 montrait sur une veste denim black une série d’imprimés croissants et pains au chocolat, symbole français joliment détourné.


Défilé Doublet


Exagérant les traits et les volumes, Masayuki semble créer en s’amusant. Son remix de jeune fille manga à l’allure 80 joue l’ultra-kitch autour de l’imprimé Tour Eiffel, et trouve une nouvelle vie en mode streetwear. Sourire aux lèvres, une japonaise en marinière porte au bras un cabas en cuir extra, tout en pièces détachables de cuir. La version garçon se marie à l’imprimé hawaï et pas kawaï… le choc des cultures marche. 
 
Un créneau sur lequel le garçon excelle. Associant les cultures et les genres - ici une tenue à disco façon Diana Ross mixée aux symboles native-american et au base-ball, là un look 80 reprenant le tie and dye originel, des perfectos à la touche punk et fluo -, le vestiaire Doublet réinvente de nouveaux accords. 
 
Revendiqué par son créateur comme confortable, la collection prouve à son maître qu'il avait raison, son manteau trompe-l’œil parodiant le carton-colis et développé ici en matière « cuir froissé », montrant sa portabilité et son confort.
 
Masayuki Ino concluait son défilé, casserole à la main, et tablier de chef bien noué pour durer. 
 

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