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4 juin 2012
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DVS Shoe attend son sauveur

Publié le
4 juin 2012

Dans un univers de la glisse fébrile, un nouvel acteur est touché de plein fouet. DVS Shoe est mise aux enchères. La pratique a cours aux Etats-Unis et c’est l’option pour laquelle ont opté les frères Dunlap et Tim Gavin, fondateurs de l’entreprise. Ils entendent ainsi trouver un repreneur pour apurer leurs dettes et remettre à flot leur société et les marques DVS et Matix.


DVS Shoe attend le 13 juin pour connaître son repreneur. Photo DVS


L’entreprise est référencée au chapitre 11 de la procédure de banqueroute américaine (l’équivalent d’un redressement judiciaire français) et a opté pour la solution des enchères (la section 363) dont l’échéance est fixée au 13 juin prochain.

Fondée en 1995, DVS s’est fait sa place dans l’univers de la chaussure de skate. Matix a de son côté trouvé sa voie dans le textile. Les deux marques ont grandi et élargi leur horizon à l’ensemble de l’univers de la glisse, réalisant de belles performances dans la période faste du milieu des années 2000.

"Le chiffre d’affaires baisse depuis 2008-2009, explique Etienne Pinon, directeur des ventes et du marketing pour le marché européen. Depuis cette époque, les propriétaires sont à la recherche de nouveaux partenaires. Aux Etats-Unis, la direction explique ce repli par la conjoncture économique. C’était compliqué de vendre des chaussures alors que les gens luttaient pour payer leur logement. De gros réseaux de distribution comme Active et PacSun ont aussi été repris ou ont revu leur stratégie, ce qui a fait beaucoup de mal aux marques indépendantes. Sur l’Europe, DVS était l’une des dernières marques indépendantes et il était difficile de rivaliser avec les remises et conditions commerciales des marques appartenant aux groupes cotés".

Durant cette période, la société se réorganise et ferme trois des quatre filiales européennes pour ne conserver que l’entité irlandaise. L’an dernier, Paul Gomez est venu avec son expérience à la tête de Hurley pour occuper les fonctions de PDG.

"Il devait aussi emmener des investisseurs qui finalement n’ont pas signé, glisse Etienne Pinon. Mais il a pu travailler sur le marketing et commencer à redonner un message unique par marque, là où cela se dispersait auparavant". Mais les dettes de DVS Shoe se sont accumulées, Paul Gomez s’est retiré en avril, Brian Dunlap reprenant les rênes.
Dans les derniers mois, en sus de ces aléas financiers, DVS explique avoir vu son partenaire logistique déposer le bilan et son usine de chaussures vulcanisées être incapable de livrer pour le printemps 2012. Le groupe, qui réalisait moins de 54 millions de dollars US (43 millions d’euros) de chiffre d’affaires en 2011, dont 40% en Europe, table sur 45 millions de vente en 2012.

Pour montrer sa bonne foi au juge chargé du dossier, la société a supprimé un quart de ses emplois et déménagé ses locaux américains. Des démarches qui lui ont permis de réduire sa dette auprès de Bank of America à plus de 6 millions de dollars. "La société a un repreneur préférentiel qui n’est pas du secteur, mais en définitive on ne sait pas qui remportera les enchères lors de l’audience du 13 juin, explique Etienne Pinon. La direction a reçu de nombreuses offres. Elle est confiante pour trouver le partenaire qui leur permettra de rembourser les dettes auprès des partenaires et différents fournisseurs. Je pense que les fondateurs resteront car ils sont l’histoire de la marque. Maintenant, pour l’Europe nous continuons de travailler et serons présents sur le Bright à Berlin. Nous sommes aussi dans l’attente du jugement pour savoir quelle sera la stratégie qui sera choisie".

En effet, dans le cadre d’une reprise par un acteur du secteur possédant déjà une structure européenne, la filiale européenne, qui compte 2000 clients et met en avant sa profitabilité, ferait probablement double emploi.

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