E-commerce: les ventes de biens en recul au deuxième trimestre

Les ventes en ligne ont progressé de 8,3% au deuxième trimestre, après avoir progressé de 20,2% sur les trois mois précédents. Le chiffre d’affaires cumulé se porte à 39,3 milliards sur la période avril-juin, la croissance des ventes de services compensant le repli de 1% des ventes de biens.

Le panier moyen s’établit sur le trimestre à 69 euros, soit une progression de 2,8% sur un an dans laquelle l’inflation joue naturellement son rôle. Mais il faut aussi y voir l’effet d’une reprise des ventes de services, qui avait fait chuter le chiffre durant la crise sanitaire. « Il faut cependant noter un ralentissement de la progression de cet indicateur », note Marc Lolivier, délégué génération de la fédération du e-commerce (Fevad).

L’inflation se fait également ressentir sur les volumes de ventes de biens: sur les 7 premiers mois de 2023, les chiffres montrent un recul de 2%, malgré une légère amélioration au moment des soldes. Le nombre de transactions a de son côté progressé de 5,3% sur le trimestre pour atteindre les 571 millions d’opérations. Le nombre de sites marchands a progressé de 7% sur un an.

La période interroge particulièrement le rapport entre commerce et e-commerce de biens. Par rapport au premier semestre 2019, le premier semestre 2023 affiche une progression de 34% des ventes en lignes, contre 9,5% pour le retail physique. Comparé au premier semestre 2022, la croissance est nulle pour l’e-commerce, là où le commerce physique progresse de 3,2%.

La coup de frein connu par la consommation en ligne de biens n’est pas sans toucher les portails leaders de l’indice ICE 100 de la Fédération de la vente en ligne (Fevad). Sur le deuxième trimestre, ceux-ci indiquent ainsi avoir connu un recul de 0,6% des ventes de produits. "Les arbitrages de consommation se sont renforcés en faveur des produits de grande consommation", souligne l’instance.

Une baisse qui englobe l’ensemble des typologies de produits, à l’exception du secteur Beauté, qui affiche sur la période une hausse de 5% des ventes. Ceci alors que des baisses à divers niveaux se font jour du côté des produits techniques (-14%) et des meubles et décoration (-2%). Sans oublier le textile-habillement, en retrait de 8% sur ce panel ICE 100.

"Nous sommes toujours en sortie de Covid, et nous allons le rester tant qu’il faudra continuer à se référer aux chiffres de 2019", résume François Momboisse, président de la Fevad, qui pointe que les transformations annoncées durant la crise ne se sont pas toutes confirmées. "On nous parlait de la fin des voyages au bout du monde. On voit que cela n’est pas le cas. Par contre, la tendance lourde à l’écologie et à la seconde main se confirme. Et l’inflation est un bouleversement qui à contrario n’avait pas été prévu du tout.".

A l’occasion de la présentation des chiffres semestriels de la Fevad, menée au premier jour du salon Paris Retail Week à la Porte de Versailles, l’Institut Français de la Mode (IFM) a d’ailleurs fait son analyse des ventes en ligne de mode, prédisant un nouveau recul de la part d’internet dans les ventes sur cette année (lire notre article dédié).

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