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Traduit par
Paul Kaplan
Publié le
1 janv. 2023
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11 minutes
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En mémoire de Vivienne Westwood, par Godfrey Deeny

Traduit par
Paul Kaplan
Publié le
1 janv. 2023

Vivienne Westwood, qui s'est éteinte paisiblement jeudi à l'âge de 81 ans, restera à jamais la papesse de la mode punk, même si elle pourrait également entrer au panthéon des dix plus grands couturiers de tous les temps.


Vivienne Westwood - Shutterstock


La plupart des nécrologies de Vivienne Westwood ont rappelé qu'elle a habillé les Sex Pistols dans les années 1980, qu'elle ne portait aucun sous-vêtement lorsqu'elle a été décorée de l'Ordre de l'Empire britannique à Buckingham Palace en 1992 ou qu'elle participé aux manifestations contre l'extradition de Julian Assange.
 
Mais lorsque les générations futures se pencheront sur son héritage, elles reconnaîtront surtout en elle une créatrice extrêmement avant-gardiste, au même titre que Jeanne Lanvin, Christian Dior, Yves Saint Laurent ou Cristobal Balenciaga.

De rebelle à grande dame bohème, l'histoire de Vivienne Westwood est remarquable. Arrêtée par la police londonienne après avoir perturbé le jubilé d'argent de la Reine en juin 1977, elle a été nommée Dame par la même monarque 25 ans plus tard, en 2003.
 
J'ai eu l'immense plaisir et le privilège de rencontrer Vivienne Westwood en 1994, quand je dirigeais la rédaction parisienne du Women's Wear Daily, la bible américaine de la mode. C'était un samedi matin et nous avions pris un café dans le quartier des Halles, deux jours après le merveilleux défilé de sa ligne "Gold Label" au Grand Hôtel.
 
Le show mettait à l'honneur l'une de ses créations les plus célèbres, la Mini Crini, une hybridation de crinoline et de mini-jupe — un modèle emblématique de la vision de Vivienne Westwood, alliance d'historicisme et modernité. la créatrice londonienne a commencé à défiler à Paris en 1992, devenant ainsi la première créatrice britannique depuis Mary Quant à défiler dans la capitale de la mode. La collection elle-même était délicieusement provocante : les mannequins portaient des vestes de chasseur roses, des colliers ras-du-cou punk et des cache-nez en cuir noir.
 
À l'époque, les journalistes les plus respectés, comme mon patron et mentor de l'époque, le fondateur du W Magazine John Fairchild, classaient Vivienne parmi la demi-douzaine de créateurs les plus novateurs de leur génération. Pierre Bergé affirmait même que Jean-Paul Gaultier, Yves Saint Laurent et Vivienne Westwood étaient les trois créateurs les plus importants de leur époque.
 
Le lieu de notre premier rendez-vous n'en est que plus insolite. Après quatre années passées au WWD à Paris, j'avais pris l'habitude de rencontrer Yves Saint Laurent dans un hôtel particulier de l'avenue Marceau, de déjeuner avec Karl Lagerfeld dans son hôtel particulier ou de dîner avec Emanuel Ungaro dans son pavillon rempli d'antiquités. J'ai rencontré la rebelle Vivienne dans un hôtel deux étoiles du quartier branché des Halles, le genre d'établissement dont le vestibule se trouve au deuxième étage.
 
Pourtant, vêtue d'une robe froncée parfaitement coupée, d'un cardigan en cachemire, de bottines militaires, les cheveux hérissés, elle incarnait plus que toute autre l'image d'une styliste. À cette époque, ses cheveux étaient encore coupés en épis, puis modelés pour se dresser sur la tête, un look imité ensuite par David Bowie, rien de moins.
 
Mais ce qui ressortait le plus de cette première rencontre, c'était sa détermination à être reconnue comme une créatrice incontournable. Elle se définissait comme une artiste plasticienne, alors que la plupart de ses confrères parisiens se considéraient encore comme de purs designers, pratiquant un art appliqué.
 
Jetant un regard sur le café branché, elle avait lancé avec dédain: "Tout le monde vante les mérites de la modernité à Londres et à Paris, mais honnêtement, je trouve que la plupart des gens ont un look de merde. Les gens étaient bien mieux habillés il y a 100 ans !"
 
Quand je lui ai demandé de me raconter comment elle avait inventé la mode punk, elle avait souri avec malice : "C'était pour mettre des bâtons dans les roues de la mode !".

Déterminée à réussir et à s'élever


 
Vivienne Isabel Swire est née dans la petite ville de Tintwistle, dans le Cheshire, et prononçait distinctement les longues voyelles d'un fort accent du nord de l'Angleterre. Son milieu était modeste — son père Gordon était magasinier dans une usine, et sa mère Dora, opératrice de la poste locale. C'est son éducation parcimonieuse qui lui a permis de fonder sa propre maison en résistant aux difficultés de ses débuts. Son enfance avait été heureuse, passée à se promener dans les montagnes et les vallées de la région. Sa nostalgie d'une Angleterre champêtre et idyllique a toujours infusé sa mode, parsemée de vêtements d'équitation, de pêche et de chasse, mais toujours agrémentée de nouveautés pour les citadins sophistiqués qui constituaient sa clientèle.
 
Dans les années 1960, elle avait été institutrice; lorsqu'elle dissertait sur l'histoire de l'art ou de la mode, elle prenait d'ailleurs le ton d'une maîtresse d'école. Je n'ai pas été surpris lorsque Michael Roberts l'a photographiée dans un tailleur impeccable et un collier de perles, incarnant Margaret Thatcher, pour la couverture du magazine Tatler. On pouvait y lire: "Cette femme était jadis une punk". Bien que des océans les séparent sur le plan politique, toutes deux partageaient l'énergie exceptionnelle de jeunes femmes talentueuses nées dans une petite ville, déterminées à réussir et à s'élever.


Vivienne Westwood - Printemps-Été 2019 - Prêt-à-porter féminin - Paris


Nous nous étions donné rendez-vous au Café Costes, le premier établissement ouvert par les frères Costes, qui, une demi-décennie plus tard, allaient inaugurer l'hôtel parisien le plus prospère du dernier demi-siècle. Connue comme la marraine du punk et la princesse du style pirate, cette saison-là, la collection de Vivienne Westwood évoquait plutôt une aventurière sous la Restauration, tout en déployant un savoir-faire digne de la Haute Couture.
 
Alors que nous parlions de ses inspirations, ses propos étaient parsemés de références à Christian, Hubert et Cristobal, qu'elle considérait clairement comme ses égaux. Si elle était montée à Paris, c'était pour le prouver.
 
Elle n'atteindra jamais le même niveau de réussite financière que ces figures de proue du continent. Au cours de la dernière décennie, sa maison a réalisé un chiffre d'affaires annuel de près de 30 millions de livres sterling, lui permettant de mener une existence confortable dans une maison de style Queen Anne au sud de Londres.
 
Mais Westwood les a certainement égalés par son influence, ses idées et sa créativité. Un héritage qui perdure et ne cesse de ressurgir dans les collections d'autres créateurs.
 
Quelques semaines avant le début du confinement imposé par la pandémie de Covid-19, j'ai assisté à New York au défilé de Monse, le duo qui dessine les collections Oscar de la Renta. C'était une réécriture doublement déconstruite du travail de Vivienne Westwood — dont un portrait figurait même sur le moodboard du défilé. Le weekend précédent, lors de la cérémonie des Oscars, la créatrice s'était illustrée sur le tapis rouge en habillant Kate Hudson, Natalie Dormer et Winnie Harlow.

La robe de mariée portée par Carrie Bradshaw, sa création la plus célèbre


 
Ses collaborations allaient du plus banal — avec, croyez-le ou non, le fabricant de tapis Brintons — jusqu'à la célèbre maison Burberry, dirigée par Riccardo Tisci, fin 2019. Nombreux sont ceux qui ont jugé qu'il s'agissait de la meilleure collection créée pour la maison britannique pendant le mandat du créateur italien.
 
La création la plus célèbre de Vivienne est probablement la robe de mariée portée par Carrie Bradshaw, interprétée par Sarah Jessica Parker, dans le film Sex and the City au printemps 2008. Dix ans plus tard, la robe originale en soie ivoire a été exposée au public dans sa boutique new-yorkaise de l'East 55th Street. Il est encore possible d'acheter des versions allégées de cette volumineuse robe de mariée sur des sites de e-commerce pour environ 5.000 livres (environ 5.640 euros).
 
La robe faisait partie de sa collection de Haute Couture "Gold label". À un moment donné, Vivienne Westwood présentait également sa ligne prêt-à-porter "Red" à la Fashion Week de Londres, et sa collection de vêtements pour hommes à Milan, illustrant ainsi son exceptionnel esprit d'entreprise.
 
Les premiers pas de Vivienne Westwood dans l'univers du design remontent aux années 1960, alors qu'elle vendait des bijoux fantaisie en verre sur Portobello Road. Cet esprit bohème fut le fil conducteur qui guida toute son œuvre. 

Elle habille les Sex Pistols


 
La rencontre avec Malcolm McLaren fut déterminante: lui était encore étudiant dans une école d'art, tandis qu'elle travaillait au vestiaire d'un club dirigé par son premier mari, Derek Westwood. Elle eut des fils de chacun d'eux — Ben Westwood et Joe Corré, fondateur de la ligne Agent Provocateur — sur lesquels elle resta discrète, sans cacher la fierté qu'ils lui inspiraient. 
 
Lorsque Malcolm McLaren devint le manager des Sex Pistols, elle se mit à dessiner les vêtements du groupe, déclenchant une véritable tempête médiatique.
 
Il est difficile de mesurer l'irritation de l'establishment britannique et des journaux à sensation lorsque les Pistols entonnèrent "God Save the Queen. It’s a fascist regime... She ain’t no human being" ("God Save the Queen. C'est un régime fasciste... Elle n'est pas humaine" en VF). Avant de fulminer quand McLaren fit signer à Johnny Rotten et Sid Vicious un contrat discographique aux portes de Buckingham Palace.
 
En 1977, l'année de la révolte punk au Royaume-Uni et du jubilé d'argent de la reine, la minuscule boutique du couple, baptisée SEX et installée près de King's Road, était un véritable foyer d'anarchistes. Cette année-là, la première fois que j'ai visité SEX, par un samedi ensoleillé de juillet, une demi-douzaine de fourgons de police se sont arrêtés à quelques mètres pour embarquer une vingtaine de punks pour trouble à l'ordre public. En vérité, leur seul crime était d'avoir une allure de rebelles, avec leurs looks signés Vivienne Westwood. Celle-ci avait d'ailleurs été interpellée un mois auparavant, en même temps que les Sex Pistols, quand le groupe avait tenté de perturber la nuit du jubilé, le 7 juin, en donnant un concert sur un bateau sur la Tamise.

Des appels pour que Vivienne soit emprisonnée pour "outrage à la souveraine"


 
La créatrice finit par habiller toute une génération avec ses pièces punks iconoclastes: pulls en mohair tricotés avec des aiguilles géantes, vêtements bondage lacérés avec des croix gammées (inimaginable aujourd'hui), kilts de rebelles écossais, étiquettes visibles à l'extérieur, Tee-shirts déchirés, motifs graphiques accrocheurs mélangés à des représentations de sexe gay de Tom of Finland. Mon premier souvenir du style Westwood, c'est l'image mythique de la reine arborant une épingle à nourrice dans le nez. À l'époque, des appels avaient été lancés pour que Vivienne soit emprisonnée, en vertu de la loi anglaise, pour "outrage à la souveraine".
 
Comme tous les grands créateurs, Vivienne Westwood a traversé plusieurs périodes esthétiques. Elle est passée du punk au nouveau romantisme, au style pirate, puis à l'anglomanie au début des années 90, mêlant tartan, déconstruction radicale et un brin d'anarchie. Quelle joie d'assister à ses défilés à Londres, Milan ou Paris, où elle saluait régulièrement vêtue de tee-shirts à slogans politiques, à mesure que son inquiétude face aux catastrophes écologiques augmentait. Elle privilégiait les lieux historiques, comme le College of Surgeons de Londres en 2016, où elle présentait des Marie-Antoinette grivoises en nuisettes asymétriques et en redingotes de dentelle étincelantes de cristaux.
 
Ses collections portaient toujours des noms évocateurs : comme sa collection "Pirate of the High Seas" en 1981, "Voyage to Cythera" ou "Savage", où des danseuses à la Matisse sautillaient dans des robes taille empire. Ou encore "Witches", sa dernière collaboration avec McLaren, qui comprenait des jupes ornées de dessins de Keith Haring et des doublures en coton marbré rappelant des couvertures de livres anciens. Chaque collection incluait une chemise à col montant signature, souvent à rayures ou imprimée de tableaux Renaissance, et dotée de boutons bizarres — en forme de pénis ou de petits chiens.
 
Nul ne saurait contester l'idée que, sans Westwood, qui s'est imposée dans le monde de la mode et a imposé la création britannique au niveau international, il aurait été plus difficile pour ses compatriotes John Galliano, Alexander McQueen ou Kim Jones de connaître un tel succès. Ce dernier, qui crée les collections masculines de la maison Dior, est d'ailleurs un collectionneur assidu de son travail et possède des centaines de pièces emblématiques de Vivienne Westwood.

Sa dernière obsession, la lutte contre le réchauffement climatique


 
Au cours de la dernière décennie, la créatrice avait progressivement cédé la place à son troisième mari, le brillant, cultivé et extravagant Andreas Kronthaler, qui a accompli un travail remarquable pour maintenir et développer son œuvre. Cela lui a également permis de se concentrer sur sa dernière obsession, la lutte contre le réchauffement climatique, que l'on pouvait suivre sur son blog et dans son journal, qui portaient le titre, évidemment insurrectionnel, de Climate Revolution.
 
Financièrement erratique tout au long de sa carrière, Westwood a même déposé le bilan en 1983 avant de se réfugier à Milan, où son génie était plus largement reconnu. Ses collections étaient produites en grande partie par les meilleures usines italiennes. Avant de mourir, elle a confié le contrôle de son empire de la mode et de l'immobilier — évalué à 150 millions de livres sterling — à Andreas Kronthaler, invitant son collègue styliste Jeff Banks à siéger à son conseil d'administration.
 
Elle restait une légende vivante en Italie. C'est là que je l'ai vue pour la dernière fois, en l'accompagnant au Global Fest d'Ischia, une manifestation culturelle consacrée au cinéma, à l'art et à la musique sur cette île verdoyante posée sur la Méditerranée.
 
"Entre une économie verte et l'extinction massive, nous n'avons pas le choix", avait-elle insisté au cours d'un déjeuner végétalien.
 
Trois fois lauréate du British Designer of the Year Award, Vivienne Westwood avait reçu un prix après la projection d'un film sur la falaise d'une petite baie boisée. Un décor approprié, compte tenu de son engagement en faveur de la forêt tropicale par le biais du mouvement Cool Earth.
 
"Nous ne cherchons pas à acheter la forêt, mais nous collaborons avec les peuples indigènes pour leur fournir des documents qui prouvent qu'ils sont propriétaires du morceau de forêt qu'ils habitent depuis des siècles. Ils tiennent beaucoup à leur terre et nous leur donnons la même somme d'argent pour sauver la forêt que les bûcherons leur donneraient pour l'abattre. Le plan consiste à sauver l'ensemble de la forêt tropicale pour cent millions de livres, ce qui est vraiment très peu. La Reine a rejoint le projet et depuis, ça marche. Chaque livre permet de sauver un arbre" avait-elle expliqué.


Vivienne Westwood - Shutterstock


Les deux reines, du punk et du Commonwealth, avaient fini par faire front commun.
 
"Au niveau mondial, nous rencontrons un énorme problème: nos politiciens n'écoutent pas nos scientifiques. Nous avons à peine 20 ans pour arrêter les choses, sinon nous atteindrons un point de non-retour, et il ne nous restera plus qu'à tracer une nouvelle frontière sur le globe: tout ce qui se trouve en dessous de Paris sera inhabitable", avait-t-elle prédit, sous les applaudissements nourris du public de près de 500 personnes qui lui décernait son prix.
 
Et voilà le dernier souvenir que je garde de Vivienne Westwood, exotique, unique et courageuse, vêtue d'une magnifique robe sari en mousseline de soie blanche, tandis qu'à l'arrière-plan, le Vésuve fumait légèrement.

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