Enseignes : un début d’année 2019 en léger repli

Pas d’embellie en 2019 dans le ciel de la consommation française. Le bilan des cinq premiers mois de l’année présenté par la Fédération pour la promotion du commerce spécialisé (Procos) fait état d’un léger recul de l’activité des enseignes tous secteurs confondus, à -0,6 %. Un repli moins prononcé qu’en 2018 où les chiffres d’affaires affichaient une baisse de 2,7 % au cours de la même période. « L’activité 2019 reste toutefois insuffisamment dynamique pour compenser 2018 », stipule la fédération.

Après un très délicat mois d’avril (-4,9 %), les enseignes ont vu leurs ventes repasser dans le positif en mai 2019, de l’ordre de +2,1 %. Il faut toutefois signaler qu’en regard, le mois de mai 2018 s’était avéré très en retrait (-4,8 %).

Le mois dernier donc, de très fortes disparités sont à noter selon les secteurs : l’équipement de la personne chute de 2 %, tout comme la décoration/cadeaux (-6,6 %) et la chaussure (-0,6 %), tandis qu'à l'inverse, l’optique fait un bond de 11,3 %, le sport grimpe de 10,1 % et la restauration de 5,32 %. Si on se concentre sur les cinq premiers mois 2019, les enseignes textile ont vu leur activité dévisser de 4,2 %, avec un pic enregistré à -16 % en avril.

L’hétérogénéité des résultats s’observe aussi selon les types d’emplacement. En mai 2019, les magasins situés en centre commercial de périphérie ont enregistré une croissance de 5,6 %, tandis que les pôles commerciaux de centre-ville ont souffert (-2,5 %). De janvier à mai, le constat est sensiblement le même, les centres commerciaux situés au cœur des villes peinent (-3,2 %), quand tous les autres emplacements restent stables.

Procos, qui a récemment décidé d’accompagner les enseignes dans leur démarche RSE, rappelle que l’activité en centre-ville a été affectée par le mouvement des gilets jaunes, ce qui a occasionné au fil du temps un report des flux de visiteurs qui ont délaissé le samedi pour se rendre en magasin en semaine. « En fait, les samedis sont impactés même lorsque aucune manifestation ne se déroule dans la ville. Une partie des consommateurs a choisi de ne pas prendre le risque de se déplacer et a revu son comportement », note la fédération, qui a analysé ce glissement dans certaines villes (voir graphique).

A Montpellier par exemple, la fréquentation des magasins de centre-ville a chuté le samedi de 19,7 % en ce début d’année 2019 et a dans le même temps augmenté de 5,9 % en semaine. « Si le commerce de certaines villes (Montpellier, Rouen, Nantes, Caen) semble bénéficier de reports assez conséquents sur le lundi et le vendredi, d’autres villes, telles que Toulouse, Bordeaux, Lyon, Paris, ne permettent de constater que des reports très partiels. »

Emmanuel Le Roch, délégué général de Procos, constate pour finir que « certaines enseignes ressentent peu d’impact le dimanche, mais notent plutôt un transfert vers la périphérie ». « Il faudra voir à l’avenir si les conséquences de ce mouvement génèrent un vrai changement dans les habitudes des consommateurs. »

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