Auteur :
Bruno Joly
Bruno Joly
Publié le
1 sept. 2011
1 sept. 2011
Eric Sitruk (Fashion Bel Air) : "Nous avons un projet de rachat en mode féminine"
Auteur :
Bruno Joly
Bruno Joly
Publié le
1 sept. 2011
1 sept. 2011
FashionMag.com : Vous venez de prendre 20% dans le capital d’Izac. L’homme est-il l’avenir de Fashion Bel Air ?
Erik Sitruk : Nous avons réalisé avec Izac une opération financière et amicale. Nous nous connaissons depuis longtemps et avons connu des parcours semblables, Izac dans l’homme et nous dans la femme. Nous allons leur faire profiter de nos connaissances en distribution et inversement nous allons bénéficier de leur savoir-faire industriel. Nous croyons très fort en Izac et de nombreuses synergies seront mises en place. Exemple concret, nous avons le même bureau de presse. Et il faut atteindre une certaine taille pour profiter de volumes.
Eric Sitruk mise encore sur la croissance externe. (Photo DR) |
FM : Souhaitez-vous devenir majoritaire chez Izac ?
ES : Ce n’est pas l’esprit des fondateurs d’Izac. Nous sommes prêts à les aider et au cas échéant à augmenter notre participation. Mais, je ne pense pas au-delà d’un tiers.
FM : Dans la mode féminine, une acquisition est également à l'étude !
ES : Nous avons en effet et cette fois dans la mode féminine un projet de rachat dans les tuyaux. Pour le moment nous nous sommes associés à Izac pour le dossier de reprise de Gentleman Farmer. Notre chance est d’être fournis en liquidités, donc nous sommes au mieux pour nous développer.
FM : Quant à votre marque Bel Air, vous lancez cet automne une capsule enfants. Êtes vous déçus de ne pas avoir repris Clayeux ?
Nous lançons une collection pour les filles de 4 à 12 ans. Il y a une quinzaine de pièces dont la doudoune. Pour moi, la fille est un complément naturel. Les femmes achètent en effet pour leurs enfants. Il y a en soi plus de logique actuellement à étendre l’offre vers l’enfant que vers l’homme. Quant à Clayeux, nous n’avons pas eu tous les éléments à temps.
FM : Comment se passe le développement ?
ES : Nous poursuivons l’extension de notre réseau. Ainsi, sur le plan des 40 corners aux Galeries Lafayette, dix sont déjà installés. Dix autres sont prévus avant la fin de l’année et enfin le reste ouvrira au premier semestre 2012. En terme de magasin, des ouvertures sont également actées. En franchise, à Bruxelles sur 80 mètres carrés. Notre partenaire marocain ouvre à Rabat après Casablanca. En Russie, un deuxième point de vente est prévu à Moscou.
FM : Et en France ?
ES :Nous avons signé pour Lyon Confluence ainsi que pour le centre commercial Sowest de Levallois, qui doit ouvrir fin 2012, début 2013. En centre ville de Lyon également, rue du Président Herriot. Notre réseau en France est géré uniquement en propre. Nous avons été sollicités pour la commission affiliation et y réfléchissons. Aujourd’hui, le réseau compte 26 magasins en propre, dix corners et dix franchises à l’international.
FM : Et le potentiel à moyen terme ?
ES : En France, je table sur de 80 à 100 surfaces monomarques. En clair tripler le réseau à très court terme.
FM : Comment analysez -vous la situation des multimarques ?
ES : Les indépendants s’essoufflent mais ceux qui restent font très bien leur travail et sont solides. En province, dans les villes de plus petite taille, nous serons confrontés à la question d’ouvrir une boutique ou non. Notre choix se portera sur les multimarques.
Bel Air développe son réseau. (Photo Pixel Formula) |
FM : Bel Air est peu présent à l’international. Pour quelles raisons ?
ES : En réalité, la part de l’international a baissé en raison du fort développement du retail. Aujourd’hui, environ un tiers de notre activité de gros est réalisé en dehors de France. Fin 2012, cette part devrait déjà atteindre les 50%. L'Allemagne est un nouveau marché. Nous nous développons en Belgique, en Russie, en Espagne, au Moyen Orient… Nous avons un réseau de distributeurs.
FM : De manière générale, quels sont les freins dans la mode pour franchir un certain cap ?
ES : Ce n’est pas propre à la mode. Le cap est de passer de l'artisanat à la Pme, cela implique des coûts. Je viens de créer un véritable poste de DRH, par exemple, est c’est un investissement. Il faut déjà 6 mois pour qu’un cadre soit opérationnel. Et puis la culture française fait peut-être qu’un entrepreneur au départ fait tout et la capacité à déléguer n’est pas naturelle. Et puis notre métier est celui de distributeur et cela demande du cash. Un magasin coûte pas loin d’un million d'euros et le retour sur investissement est de 18 à 24 mois, c’est long. Toutes les marques qui ont réussi dernièrement ont eu un apport financier extérieur car pour les banques notre profil est à risque…
FM: Et vous êtes inquiet avec la crise ?
ES : C’est sûr que le mois d’août n’a pas été bon. Je suis prudent mais pas inquiet. En terme de chiffre d’affaires, nos prévisions d’une croissance de 10 à 15% sont maintenues et nous souhaitons réaliser de 22 à 25 millions d'euros. En terme de rentabilité, c’est plus compliqué en raison des nombreux investissements réalisés.
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