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Eric Sitruk (Fashion Bel Air): "Nous voulons diminuer au maximum nos coûts fixes"

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21 mai 2013

Fashion Bel Air a réalisé sur son exercice 2012-13 un chiffre d’affaires de 16,4 millions d’euros, en repli de 13% par rapport à l’exercice précédent. Face au climat maussade pour le prêt-à-porter, le groupe francilien a annoncé la semaine dernière un "plan stratégique de relance". Celui-ci, ambitieux, vise deux millions d’euros d’économies sur l’exercice 2013-14, qui sera bouclé fin mars 2014. Eric Sitruk, PDG de Fashion Bel Air, détaille les mesures qu’il développe pour atteindre cet objectif.

Fashion Bel Air, Eric Sitruk
Eric Sitruk - Photo DR

Fashionmag.com: Vous avez annoncé une batterie de mesures qui doivent vous permettre de traverser cette période économique délicate. Votre première intention est de revoir votre réseau de boutiques. Quelle va être la teneur et le rythme de ce changement?
Eric Sitruk: Nous avons aujourd’hui 27 boutiques. L’idée est de réaliser l’adaptation au nouveau concept. Un tiers du parc est déjà converti. Notre volonté n’est pas de déstructurer le réseau mais nous irons voir les bailleurs pour négocier avec eux une réduction des loyers qui permettrait à certains points de vente d’atteindre les critères de rentabilité. Si nous ne pouvons pas trouver d’accord, nous devrons céder ces points de vente. Cela concerne quatre ou cinq boutiques.

FM: Pour autant, vous annoncez votre volonté d’ouvrir des boutiques en direct et en commission-affiliation dès le second semestre...
ES: Oui mais nous voulons des surfaces de 70-80 mètres carrés qui correspondent à notre concept et plus de 30 mètres carrés. Nous avons encore quelques surfaces de ce type dans notre portefeuille. Nous allons ouvrir prochainement une boutique en commission-affiliation à Chambéry et tablons sur quatre ou cinq dans l’année. En parallèle, nous allons ouvrir cinq boutiques en propre et de nouveaux outlets.

FM: L’outlet est important pour vous?
ES: C’est une alternative aux soldeurs qui prennent leur marge sur les ventes de ces produits. Nous pouvons en partie le faire nous-mêmes et cela présente l’avantage de conserver une relation directe avec nos clients. Nous avons cinq magasins outlet aujourd’hui. Il faut compter un magasin pour cinq boutiques. Nous pouvons donc ouvrir deux nouveaux outlets cette année.

FM: Vous avez abandonné votre projet de reprise d’une dizaine de boutiques du réseau Multiples. Est-ce lié à cette baisse d’activité de la marque?
ES: Non, d’autres acteurs se sont rapprochés de Multiples et nous n’avons pas voulu jouer la surenchère.

FM: Avec ce contexte économique, vous avez donc abandonné vos projets de croissance externe?
ES: Non, pas du tout. Un réseau de 10-12 magasins m’intéresse toujours. Mais pour l’heure, je vois des dossiers dans d’autres secteurs d’activité. Je préférerais dénicher une opportunité dans notre secteur.

FM: Dans vos mesures, vous annoncez aussi une réduction drastique de vos frais. Mais cela fait déjà plusieurs saisons que vous travaillez sur ce sujet. Qu’allez-vous faire concrètement?
ES: Au niveau des achats, nous allons travailler en commun avec Izac (dans laquelle Fashion Bel Air a une participation minoritaire) pour avoir plus de poids au niveau des fournisseurs. L’idée est aussi d’élargir le sourcing et plus globalement de systématiser la mise en concurrence des fournisseurs. Cela prend plus de temps de contacter cinq prestataires à chaque fois mais cela doit nous permettre de réduire de 5 à 10% notre facture qui s’élève à près de 9 millions d’euros sur l’année.

FM: Vous voulez aussi externaliser l’export et la logistique?
ES: Oui, Izac teste dès cet hiver les performances d’un prestataire logistique et, s’ils sont satisfaits, nous leur emboîterons le pas au printemps prochain. L’objectif est de remplacer au maximum les coûts fixes par du variable. Aussi, nous prenons des agents pour les marchés à l’export. Nous avons pris des agents sur la Suisse, la Belgique et l’Allemagne.

FM : Vous travaillez beaucoup avec Izac. Pendant un temps, il était question que Fashion Bel Air augmente sa participation dans cette société. Réfléchissez-vous toujours à cette option?

ES : En fait, nous sommes même en train d’évaluer ce que pourrait nous coûter et nous apporter la constitution d’un groupe qui pourrait peser 60 millions d’euros. Nous faisons actuellement réaliser un audit de nos sociétés.

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