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22 oct. 2015
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Eric Bompard : « Nous ne voudrions pas échanger nos 30 ans de bénéfices passés contre 15 ans de pertes à venir »

Publié le
22 oct. 2015

Cet automne, Eric Bompard souffle ses 30 bougies. La griffe familiale, qui au fil du temps s’est imposée comme une des marques incontournables pour le cachemire et devrait atteindre 90 à 100 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2015-2016 (en progression d’environ 8 à 10 %), a imaginé pour l’occasion une collection anniversaire ayant vocation à démontrer son savoir-faire. Trentenaire et toujours dans une démarche de création et d’innovation. Est-ce cela la clé du succès de la Maison Bompard ? FashionMag Premium fait le point avec Eric Bompard, le fondateur de la marque.

Eric Bompard, fondateur de la maison éponyme

Fashion Mag : 30 ans, c’est un anniversaire important qui incite à regarder le chemin parcouru et à faire le point… Où en êtes-vous ? 
 
Eric Bompard : Quand je regarde en arrière, je me dis que nous avons fait un beau parcours. Dans l’absolu, 30 ans, ça peut paraître peu, mais à l’échelle de notre société et dans les affaires, c’est énorme ! Alors, aujourd’hui, nous continuons d’une part à développer notre réseau de boutiques, toujours en direct et avec nos capitaux propres, et d’autre part, nous travaillons avec notre laboratoire de création afin de proposer des nouvelles mailles, des nouvelles formes… En somme, nous faisons ce que nous avons toujours fait : construire notre développement pas à pas, tout en restant connectés avec notre époque (pour les produits) et l’économie (pour la stratégie de développement).

FM : Depuis plusieurs années vous concentrez le développement de votre parc de boutiques sur la France, combien de boutiques comptez-vous encore ouvrir ?
 
EB : Nous avons concentré notre développement sur la France car c’était dans l’ordre des choses. Nous voulions avoir un maillage hexagonal efficient et je pense que c’est le cas aujourd’hui. Nous allons donc ralentir la cadence en France pour nous concentrer sur l’Europe. Il y a bien sûr des villes où nous allons implanter une deuxième ou une troisième boutique mais c’est tout. Nous parlons d’une dizaine de nouvelles boutiques, au rythme actuel de trois à quatre ouvertures par an… Nous avons actuellement 43 magasins en France, mais nous savons que notre marge de progression est faible. En effet, même si nous sommes déjà présents dans des villes comme Orléans ou Dijon, nous ne souhaitons pas nous implanter dans des villes de moins de 30 000 habitants. Ce n’est pas que nous n’en avons pas envie, nous ne savons tout simplement pas comment faire. Par rapport à notre stratégie, ce serait trop coûteux en énergie, en temps et en argent. Ce serait mettre en péril l’ensemble du réseau. Pour couvrir les besoins de villes à cette échelle, nous misons donc sur trois autres facteurs : l'e-commerce bien sûr, la vente par catalogue et les publicités pour inciter les clients potentiels à se rendre en magasin. L’idée est de nous adresser à tous nos clients, les jeunes comme les moins jeunes, et pour cela, nous devons veiller à proposer des solutions modernes comme traditionnelles. C’est cela la maison Bompard.
 
FM : Vous avez déjà initié un développement international, quels sont les pays dans lesquels vous souhaitez vous implanter en priorité ?
 
EB : D’ici cinq à sept ans, nous avons pour objectif d’avoir au moins une à deux boutiques dans chaque grande capitale européenne. Je pense notamment à des villes comme Copenhague ou Oslo, où nous aurions vraiment notre place. L’accélération de notre développement européen va probablement intervenir d’ici un à deux ans. Le grand export en revanche, c’est autre chose. Nous sommes déjà présents à Pékin et à Hong Kong car c’était une étape quasiment indispensable, mais s’implanter en Australie ou aux Etats-Unis, par exemple, nécessiterait de mobiliser de gros moyens financiers et humains qui représenteraient un risque trop important pour une société comme la nôtre, c’est-à-dire une société familiale ayant opté pour un développement en fonds propres. Nous ne voudrions pas échanger nos 30 ans de bénéfices passés contre 15 ans de pertes à venir. Pour ces zones, nous allons donc rester sur un développement via l'e-commerce qui nous permet de vendre dans une trentaine de pays. Cela ne veut pas dire que les prochaines générations auront la même stratégie mais, aujourd’hui, c’est la nôtre.
 
FM : L’export est donc le nouveau levier de croissance de la Maison Bompard ?

EB : Tout à fait. Nous disposons actuellement de 10 boutiques à l’étranger, ce qui représente 15 % de notre chiffre d’affaires. Si l’on inclut les ventes via notre e-shop, cela grimpe à 17,5 % de notre chiffre d’affaires. Dans un délai raisonnable, quatre à cinq ans, nous espérons que le pourcentage sera de 40 % pour l’export et 60 % pour la France. Nous allons soutenir cet objectif avec les prochaines ouvertures de boutiques et en continuant à proposer des produits de qualité et créatifs.
 
FM : Comment avez-vous réussi à vous imposer d’une part comme une vraie marque de mode et d’autre part comme une griffe de référence pour le cachemire ?
 
EB : Nous avons compris très tôt que nous devions nous adapter en permanence : à l’économie, à la tendance, aux évolutions technologiques. Cela nous a permis de rester dans la course. Sur le plan du style, nous avons créé notre propre laboratoire de création, qui imagine des nouvelles mailles toujours plus complexes, des nouvelles couleurs, formes et épaisseurs, etc. La référence de base est le cachemire 2 fils et nous proposons des pièces réalisées dans du cachemire jusqu’à 24 fils ! Nous pouvons le faire car nous avons une expertise, mais aussi grâce aux machines qui ont évolué. Ensuite, nous avons veillé à segmenter notre offre pour ne jamais rompre le lien qui nous uni à notre clientèle originelle. On ne peut pas abandonner les acheteurs qui ont des besoins simples. Notre offre est donc composée de 50 % de basiques (cols V, cardigans, cols roulés), 20 % d’accessoires (écharpes, ponchos, couvertures), 28 % de pièces tendance et enfin 2 % de pièces d’exception (pulls vendus entre 600 et 800 euros). Avec cette approche, nous sommes à même de satisfaire notre large panel de clients et d’en recruter des nouveaux.
 
FM : Est-ce que le fait de travailler en famille, avec vos deux filles, change votre approche dans le développement de Bompard ?
 
EB : Je ne peux pas vous dire comment j’aurais agi si mes filles ne m’avaient pas rejoint, en revanche, ce qui est certain, c’est qu’être une entreprise familiale permet d’avoir un futur et crée des envies de développements. Chacun apporte sa pierre à l’édifice et il y a une transmission entre plus jeunes et moins jeunes qui se fait. Cela permet d’évoluer. Au final, cette notion de transmission génère une progression forcée et obligatoire qui est stimulante.
 
FM : Avec le recul, quels conseils donneriez-vous à une jeune marque ?

EB : Il n’y a pas de méthode miracle, mais s’agissant de Bompard, je pense que notre progression démontre que nous avons trouvé notre formule. Je leur dirais donc de prendre leur temps et de rester vigilant. Je pense qu’il y a beaucoup de personnes qui auraient pu durer dans ce milieu et ça ne s’est pas fait car ils ont voulu aller trop vite, trop tôt.

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