Esprit voit ses ventes en Europe régresser de 5 %

Esprit retrouve des couleurs, tout du moins le vert. La marque-enseigne vient de publier ses résultats semestriels. Et au cours des six premiers mois de son exercice, entamé le 1er juillet, elle affiche un bénéfice net d’environ 9 millions (95 millions de dollars de Hong Kong) et un bénéfice opérationnel de 23,8 millions contre respectivement des pertes de 43 millions et de 25 millions un an plus tôt. Côté activité, le chiffre total a quant à lui continué de baisser, mais bien moins fortement que par le passé. Ainsi, sur la période, il a chuté à taux de change constant de 9,8 % à 1,2 milliard d'euros (12,8 milliards de dollars de Hong-Kong). En Europe, qui pèse 80 % de l'activité, la baisse a été de 5 %. En France, les ventes ont baissé de 4,9 %.

Une baisse imputable pour 1,4 point au programme de fermetures de magasins, de 2 points au retail et enfin de 5,9 points à l’activité wholesale. Le retour aux bénéfices est ainsi venu d’une réduction des coûts et d’une optimisation de l’organisation. "C’est difficile de détailler chacune des mesures que nous avons prises. Nous avons regardé chaque ligne de dépense. Ainsi par exemple, le budget marketing a été réduit de 40 % afin de nous concentrer sur le produit. Les dépenses opérationnelles ont chuté également d'un tiers, des réductions de masses salariales à Ratingen et à Hong Kong, mais également dans toutes les filiales", commente Jose Manuel Martinez, CEO depuis septembre 2012 et ancien directeur des opérations du géant Inditex.

En revanche, à lire entre les lignes, la restructuration qui n’est pas encore terminée, porte certains fruits ou des éléments de satisfaction. Ainsi, les ventes retail en Europe ont progressé à taux de change constant et sans prendre en compte certaines fermetures de 0,1 % à 560 millions d'euros. Surtout, en Allemagne, premier marché et de loin d’Esprit, la baisse n’est plus que de 0,1 %. Au Benelux, le retail est même en hausse de 4,2 %. En France enfin, dont la filiale négocie en ce moment avec les instances représentatives du personnel un vaste plan social, les ventes retail ont progressé en euros de 3 % à 33 millions. Esprit gère en France encore 36 succursales et prévoit d’en fermer au maximum 17. Dans ses comptes arrêtés au 31 décembre, elle en mentionne 24, prenant en compte des fermetures actées. "En France, la législation fait que nous communiquons sur le nombre de magasins concernés par un plan. Nous ne donnons pas de chiffres sur d’autres marchés. Mais, en Allemagne (le pays compte 141 succursales) le programme de fermetures n’a rien à voir avec les proportions atteintes en France", commente Jose Manuel Martinez. Au total, les ventes retail dans le monde ont régressé de 3,6 %. Mais, ces chiffres ne prennent pas en compte les 56 fermetures déjà annoncées dans le monde et pas encore toutes effectives.

Là où Esprit souffre encore clairement, c’est le wholesale. L’activité a chuté de 16,1 % à taux de change constant à 442 millions. Et les contrastes sont forts entre les pays et les marchés allant de -27,1 % pour le Benelux à -4,8 % pour le pays de Goethe. En France, les ventes wholesale ont chuté de 10,8 % à près de 40 millions. L’autre grand chantier pour Esprit, pourtant coté à la bourse de Hong Kong est la zone Asie-Pacifique. Ainsi, les ventes y ont chuté de 21,3 % à seulement 197 millions. Pour l’ensemble de l’exercice, Esprit reste prudent et prévoit une baisse légère de son activité en raison de fermetures de magasins et d’une rationalisation de son réseau wholesale. Surtout, le groupe rappelle dans son communiqué financier, que le second semestre est moins fort que le premier. A suivre…

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