Olivier Guyot
20 déc. 2013
Etude Coface: la distribution mode toujours en délicatesse
Olivier Guyot
20 déc. 2013
L’industrie textile se porte bien. Tel est l’enseignement majeur de l’étude de la Coface sur le secteur dévoilé ce 17 décembre par l’organisme spécialiste de l’analyse des risques crédits. Les auteurs de cette étude de 10 pages ont choisi d’orienter leur travail uniquement sur le volet industriel de l’univers textile.
La situation de la distribution est cependant évoquée par Sophie Aubert-Vidal, responsable de branche à la direction de l’arbitrage de la Coface. Celle-ci précise notamment que "la distribution au détail d’habillement représente le segment le moins générateur de valeur, mais le plus important en nombre. Les incidents de paiements y sont observés pour une immense majorité, car à l’effet volume s’ajoute la forte contraction de la demande, continue depuis 2009, avec la crise économique.
Autre tendance de fond, la massification, qui permet à certains groupes (H&M, Inditex) dont la taille permet de couvrir tous les segments (femme - homme - enfant - accessoires), de mieux amortir leurs coûts fixes et d’assortiment. Enfin, la mutation du modèle de distribution lui-même, évoluant vers l’e-commerce (Amazon, Zalando) siphonne la distribution traditionnelle".
A cela s’ajoute un contexte spécifique à l’univers de la mode avec des délais de paiement traditionnellement longs, rythmés par les saisons. "Les lieux de vente doivent créer une valeur ajoutée via leur design et un marketing différenciant par rapport à l’e-commerce. Les dérèglements climatiques imposent des mini-saisons dont le coût de création, sourcing et logistique doivent être amortis sur une taille critique", analyse la responsable.
Une taille critique qui apparaît aujourd’hui malheureusement délicate à atteindre pour beaucoup de détaillants indépendants. Point positif, la Coface estime que le risque de crédit se stabilise concernant le secteur de la distribution (au sens large) en Europe de l'Ouest. Elle relève aussi que la consommation des ménages dans l'Union Européenne progresse très légèrement et que ceux-ci continuent de consommer du non-alimentaire.
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