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18 févr. 2013
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Face à LVMH, PPR en phase de conquête sur le marché du luxe

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18 févr. 2013

LVMH boudé, PPR porté aux nues: les deux poids lourds du luxe n’ont pas subi le même traitement suite à la publication de leurs résultats 2012. Comme si le groupe de Bernard Arnault avait failli. "Les héros sont-ils fatigués ?", titrait ainsi un de ses articles sur LVMH le site spécialisé Boursier.com. Tandis que l’étonnement concernant les données publiées par PPR forçait l’admiration jusqu’à faire bondir le cours de la bourse, même si certains analystes appelaient à rester raisonnables, est-ce que la comparaison repose sur du réel ou de l’émotionnel ?

Nous sommes allés voir les chiffres des deux groupes. Difficile de comparer d’ailleurs puisque au-delà des données globales, LVMH ne verse pas dans le domaine public le chiffre de chacune de ses griffes, alors que PPR publie, lui, ceux de Gucci, Bottega Veneta et Saint Laurent par exemple.

Gucci printemps-été 2013. Photo Pixel Formula

Au niveau global d’abord, PPR annonce un chiffre d’affaires de 9,7 milliards d’euros, intégrant le luxe et le sport et Lifestyle. Avec une croissance de près de 21%. Son résultat opérationnel courant se monte à près de 1,8 milliard, en croissance de +19,3%. Tandis que le résultat net part du groupe à, 1,26 milliard a crû de 28,2%.

Côté LVMH, les ventes, à plus de 28 milliards d’euros, ont crû de 19%. Le résultat opérationnel courant atteint 5,9 milliards (+13%) et le résultat net part du groupe 3,4 milliards, à +12%.

La croissance est plus forte donc chez PPR, même s’il faudra encore de belles croissances pour que ce groupe se hisse au niveau du leader mondial du luxe !

La comparaison des résultats est aussi faussée par la présence dans le bilan de chacune des sociétés de secteurs non assimilables au luxe stricto sensu. C’est l’ensemble constitué par Puma chez PPR, et par exemple les activités distribution sélective (Sephora notamment) et vins et spiritueux chez LVMH.

Pour la société présidée par François-Henri Pinault, le pôle luxe a enregistré sur 2012 un chiffre d’affaires de 6,2 milliards d’euros. La croissance en réel est de 26,3%, et en comparable de 15,1%. Chez LVMH, le secteur Mode et maroquinerie totalise un chiffre d’affaires de 9,9 milliards d’euros, en croissance de 14% en réel et 7% en comparable.

Louis Vuitton printemps-été 2013. Photo Pixel Formula

Donc bien en dessous des données publiées par l’autre groupe d’origine française. LVMH toutefois retrouve une progression forte de 46% en réel au sein du secteur Montres et joaillerie, à 2,8 milliards, mais surtout du fait d’acquisitions. En comparable, la croissance de ce secteur n’est que de 6%.

Côté résultat opérationnel courant, chez PPR, le luxe a apporté 1,6 milliard d’euros, avec une croissance de +27,6%. Chez LVMH, la croissance du ROC sur le secteur Mode et maroquinerie est de 6%, à certes plus de 3,26 milliards d’euros.

LVMH ne donne pas d’évolution par griffe. Dommage, même si, selon Boursier.com, des analystes évoqueraient +7% pour Vuitton par exemple.

Chez PPR, Gucci a enregistré une croissance de 26,3% de ses ventes en réel, à 3,6 milliards (+9,1% en comparable). Bottega Veneta a fait 38,5% de mieux (+30,4% en comparable), à 945 millions. Yves Saint Laurent est aussi sur la voie du redressement avec un chiffre d’affaires de 472,8 millions, en croissance de 33,7% en réel et 28,8% en comparable.

La division Autres Marques, qui compte Stella McCartney, Alexander McQueen, Sergio Rossi, Balenciaga, etc., dépasse le 1,15 milliard d’euros, en croissance en réel de près de 57% (+19% en comparable).

Concernant l’exposition à telle ou telle région du monde entre le pôle luxe de PPR et le secteur Mode et maroquinerie de LVMH, la différence est en revanche minime. En gros, l’Asie hors Japon intervient pour un peu plus de 30%, Le Japon pour 10 à 12%, l’Amérique du Nord pour environ 20%, l’Europe pour 27 à 31%, etc.

Qu’en retenir ? Finalement, un peu du titre de Boursier.com ! LVMH semble aujourd’hui d’abord sur une position défensive concernant notamment sa marque la plus emblématique Vuitton dont on sait les grandes interrogations stratégiques avec l’idée de lui rendre plus de rareté. Si Céline fonctionne semble-t-il très bien, après des années à trouver le bon positionnement, Kenzo, avec le duo de stylistes d'Opening Ceremony, est toujours en phase de reconstruction. Berluti fait l'objet de toutes les attentions en, là aussi, monopolisant de lourds investissements.

Et côté PPR, il y a la griffe historique, Gucci, toujours en croissance qui entraîne des outsiders tels Bottega Veneta qui n’en sont d’ailleurs plus ! Sans compter les petits qui montent comme Stella McCartney et Alexander McQueen…

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