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Fermeture de la dernière boutique Jean-Louis Scherrer

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AFP
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6 janv. 2009

PARIS, 6 jan 2009 (AFP) - La dernière boutique Jean-Louis Scherrer sur l'avenue Montaigne à Paris (VIIIe arrondissement) a été fermée fin décembre par l'homme d'affaires Alain Dumenil, repreneur de la griffe en 2002 dont il a aussi cessé la collection, a-t-on indiqué mardi 6 janvier de sources concordantes.


La boutique Jean-Louis Scherrer, avenue Montaigne à Paris, le 6 janvier 2009
Photo : AFP

"La boutique a été fermée le 31 décembre, le personnel mis à disposition et un comité d'entreprise extraordinaire doit se tenir cette semaine", a indiqué à l'AFP l'ex-directeur général adjoint du groupe Jean-Louis Scherrer, qui ne souhaite pas être cité nommément.

"La boutique de Cannes a également été fermée et la collection de prêt-à-porter, présentée en mars 2008, avait été arrêtée en cours de production", a ajouté cet ancien directeur.

Il n'a pas été possible de confirmer l'information auprès du service de presse de la griffe, qui ne l'a néanmoins pas démentie.

Au siège du groupe d'Alain Dumenil (Acanthe Développement pour l'immobilier et Alliance Designers pour le luxe), également contacté depuis lundi, aucun responsable n'était joignable.

L'actionnaire avait arrêté la haute couture en 2007. Depuis, la maison de couture n'avait plus de styliste en titre et "sa disparition était inévitable", selon son ex-directeur.

La boutique, située au 51 avenue Montaigne, avait été ouverte au début des années 1970, et décorée de la main du couturier Jean-Louis Scherrer, 73 ans, qui a complètement quitté sa maison de couture depuis 1992.

L'homme d'affaires Alain Dumenil, également propriétaire des griffes Féraud, Smalto et des bijoux Poiray, avait repris Jean-Louis Scherrer en 2002 alors que la société comptait trois boutiques et environ 80 salariés.

Il ne reste rien, sauf dix salariés incertains de leur sort et un volant de licences, source de royalties.

"On avait des dettes, mais une bonne trésorerie, on avait commencé à se redresser, mais la volonté de l'actionnaire était de tout arrêter, comme pour Stephane Kélian", a par ailleurs ajouté Jérôme Ansermet, élu au comité d'entreprise du groupe Jean-Louis Scherrer jusqu'en juillet dernier.

Selon lui, "la clientèle de Jean-Louis Scherrer, ce sont des princesses du Moyen-Orient, il n'y avait donc aucun souci lié à la crise".

"M. Dumenil est un spécialiste du rachat de sociétés qui souffrent pour faire de l'optimisation fiscale et de la récupération d'actifs. La boutique Montaigne, il savait très bien qu'il voulait la vendre. Au passage, il a récupéré énormément de déficits fiscaux", a-t-il précisé.

"Il a supprimé près de neuf postes sur dix en évitant le problème qu'il avait eu chez Kélian où les gens s'étaient révoltés. Il y a eu des licenciements pour faute, des démissions ou des licenciements économiques par petits groupes pour éviter tout plan social", a-t-il poursuivi.

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