François-Henri Pinault: "Les marchés émergents feront l’avenir de l’économie mondiale"

Auteur :

Jean-Paul Leroy

Publié le
5 oct. 2012

Pour François-Henri Pinault, PDG de PPR, l’horizon est sinon rose au moins dégagé. La raison ? Ces fabuleux consommateurs des pays émergents qui offrent d’importantes possibilités de croissance aux grandes marques.

"La situation est simple, souligne le dirigeant. Sur les 50 dernières années, la croissance mondiale a reposé sur 800 millions de consommateurs répartis entre l’Europe, les Etats-Unis et le Japon. Pour les 50 prochaines années, il faut ajouter les 3 milliards de consommateurs qui se répartissent entre la Chine, le Brésil, l’Inde, l’Indonésie, le Mexique, etc. Ce sont ces marchés qui feront l’avenir de l’économie mondiale. C’est un fait qui s’impose à nous".

Pour François-Henri Pinault, la consommation devrait déjà d’ici 2020 tripler en Inde et en Chine. Et d’affirmer qu’un Chinois né en 2009 consommera presque 38 fois plus qu’un Chinois né en 1960. "Les enjeux sont gigantesques et sans précédent dans l'histoire humaine", souligne le patron de PPR. Il relève ainsi la grande appétence de cette population jeune des pays émergents pour les grandes marques. "Un terreau idéal pour les marques de sport", souligne-t-il. Comme aussi la formidable aspiration à une vie meilleure. "Ce qu’on appelle en France le phénomène de l’ascenseur social".

Enfin, le PDG de PPR constate aussi un effet d'enrichissement dans ces pays bien plus rapide qu’historiquement en Occident. "Cela veut dire que les riches de ces pays sont bien plus jeunes qu’en Europe ; cela a un fort impact positif pour les marques de luxe par exemple".

Du fait de cet horizon, PPR, qui a affiché un chiffre d’affaires de 12,23 milliards d’euros l’an dernier, vise un chiffre d’affaires de 24 milliards en 2020. Pour l’atteindre, le groupe de luxe et sport lifestyle n’exclut pas de nouvelles acquisitions. Mais son directeur général délégué, Jean-François Palus, affirme aussi que cet objectif de chiffre d’affaires peut être atteint via la seule croissance organique.
"Si nous réalisons des acquisitions, cela portera sur des entreprises de taille petite ou moyenne à fort potentiel de croissance", souligne Jean-François Palus. Le souhait du groupe serait de s’étendre sur l’outdoor pour le secteur lifestyle.
Le directeur général délégué de PPR exclut en revanche de s’intéresser à Lacoste. "C'est une marque fantastique, admet-il, mais son système de fonctionnement, reposant sur des licences, n'est pas le nôtre. Nous préférons fonctionner en interne si nous avons le savoir-faire. Bien sûr, notre position pourrait peut-être changer si nous pouvions tout contrôler".