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Gaultier/Chopinot : deux "enfants terribles" réunis au musée de la mode

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21 mars 2007


Le défilé 1985
Photo : Jean-François Bauret
PARIS, 21 mars 2007 (AFP) - Spectaculaires, poétiques, cocasses, burlesques : les costumes créés par le couturier Jean Paul Gaultier pour la chorégraphe Régine Chopinot, exposés à partir de jeudi au Musée de la mode et du textile, illustrent la collaboration entre deux créateurs iconoclastes.

Baptisée "Le défilé", du nom d'un spectacle mi-ballet, mi-défilé de mode créé par Régine Chopinot en 1985, l'exposition revient sur seize ballets et films dont Jean Paul Gaultier a conçu les costumes, comme avant lui Coco Chanel pour Serge Diaghilev, Issey Miyake pour William Forsythe ou Rei Kawabuko (de Comme des garçons) pour Merce Cunningham.

L'exposition met en scène une centaine de costumes qui pour la plupart n'avaient jamais été montrés au public au-delà des représentations.

Le ballet "Le défilé", création pour seize danseurs, comédiens et mannequins, y occupe une place centrale.

Cette espèce de "pastiche de défilé" de mode avait fait sensation au moment de sa création. "Pour la première fois, le vêtement occupait le rôle central, presque le premier rôle", explique Olivier Saillard, commissaire de l'exposition. "L'idée, c'était de faire un show qui devienne un défilé, c'est le vêtement qui a créé une gestuelle", il est "consacré comme le sujet chorégraphique".


Des costumes créés par le couturier Jean-Paul Gaultier, exposés le 20 mars 2007 au Musée de la mode et du textile, à Paris - Photo : Pierre Verdy/AFP

Comme un défilé de mode, le ballet comporte une série de "passages". Chacun d'entre eux --"La bosse de la danse", "Les puzzles", "Fenêtre sur corps", "Les derniers Cri-Nolines"...-- est l'occasion pour Jean Paul Gaultier de dessiner des costumes où l'on retrouve des éléments qui deviendront emblématiques de son style, comme les robes-corsets.

Pour "Les derniers Cri-Nolines", des pulls à torsades crème s'allongent et se tendent sur un cerceau pour d'insolites "robes à crinoline" accompagnées de bonnets et chaussons à pompons assortis. Dans "La bosse de la danse", Jean Paul Gaultier associe le classique tutu de danseuse au costume masculin. Le tutu se fait jabot ou se dote de deux jambes de chiffon. Dans "Fenêtre sur corps", le couturier se moque des pointes et chausse les danseurs de souliers qui leur font les pieds bots. Dans "Les puzzles", les danseurs portent des tenues très colorées en bouillonnement compact de tulle, découpé par endroits pour leur permettre de s'emboîter les uns dans les autres.

L'exposition présente aussi des costumes d'autres ballets: tenues d'animaux créées pour "A la Rochelle il n'y a pas que des pucelles" ou de boxeurs pour "KOK", où des poils de plastique hérissant des leggings et des inscriptions comme "Alonzo Plumard" sur un peignoir témoignent de l'humour potache de Jean Paul Gaultier.

Réalisée en étroite collaboration avec Régine Chopinot et Jean Paul Gaultier, l'exposition met les costumes en scène dans des jeux de lumière pour recréer la magie du spectacle et présente des vidéos des ballets dans lesquels ils ont été utilisés. Deux ans ont été nécessaires pour rassembler l'ensemble des pièces exposées, a précisé M. Saillard.

L'ultime salle expose des vêtements issus des collections de haute couture et de prêt-à-porter de Jean Paul Gaultier, sélectionnés à partir des techniques et des thèmes évoqués par les costumes de danse (robes-corset, trompe-l'oeil, jupons en tulle...).

("Jean Paul Gaultier/Régine Chopinot Le défilé" - Musée de la mode et du textile/Musée des arts décoratifs, 107 rue de Rivoli, Paris Ier - du 22 mars au 23 septembre)

Par Dominique SCHROEDER

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