Gentleman Fighter : des tatamis à la rue

Auteur :

Anne-Sophie Savenier

Publié le
30 janv. 2015

Des petits stands installés dans des salles de sports parisiennes lors de compétitions aux magasins multimarques, il n’y a qu’un pas qu’a franchi Hafid Asrar, le créateur de la marque de sport chic, Gentleman Fighter.

En 2010, le jeune entrepreneur part d’un constat simple. « Quand j’ai découvert le Mixed Martial Arts (MMA), je voyais sur les tatamis des hommes d’affaires, des avocats, des pères de famille, des étudiants se battre, avant de se remercier pour avoir "travaillé". Ils se comportaient comme des gentlemen, mais ils étaient tous habillés de façon négligée : t-shirt souvent trop grand et pantalon informe, peu valorisant. Je me suis dit, on est ce que l’on porte, il y a une alternative », explique Hafid.
 
L’entrepreneur a donc l’idée de créer une marque évoquant ces valeurs : les gentlemen combattants. Au rendez-vous des t-shirts, des pantalons et des vestes au style chic et raffiné, mais pensés avant tout pour la pratique sportive : « Contrairement aux apparences, je ne propose pas comme d’autres des vêtements streetwear, mais bien des vêtements de sport qui sont élégants et confortables en salle et dans la rue. »

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Une idée qui fait mouche puisque, dès 2012, les t-shirts qu’il vend sur des stands lors de compétitions partent comme des petits pains : « Il fallait relancer des productions, proposer de nouveaux coloris, de nouveaux produits. »
 
En 2013, c’est d’ailleurs lors d’une de ces nombreuses présentations de produits, dans une salle d’entraînement, qu’un business angel, Stéphane Amine, possédant un fonds d’investissement international, repère la jeune marque et décide de participer à l’aventure Gentleman Fighter.
 
Dès lors, une équipe est constituée pour développer, à plus grande échelle, deux gammes Gentleman Fighter : la Classique et la Technique.
 
La gamme technique (18 pièces) propose ainsi deux collections pensées pour les sportifs en quête de vêtements améliorant les performances. La première, « Skin Protect », est composée de deux hauts (manches longues et courtes) et de deux bas (pantalon et short) bénéficiant d’une technologie de compression. Ultra-respirants, ils permettent de mieux supporter l’effort.

La deuxième, baptisée Pro-weather 365, propose un legging et un haut (déclinés en trois coloris) très légers et complétement imperméables, qui permettent de réguler la température du corps.

De son côté, la gamme classique possède une identité forte. Composée d’une offre large (29 pièces), allant du boxer au survêtement, c’est aujourd’hui sur cette dernière que mise la marque pour se développer.
 
Tendance et raffinées, ces pièces sont travaillées dans le détail, qu’il s’agisse du style ou des finitions. Inspirés par la mode italienne, les modèles marient praticité et élégance.
 
En 2014, la marque a d’ailleurs recruté une styliste freelance issue du monde de la mode. Clara Camus, qui a fait ses armes chez Balmain ou encore Dior, vient ainsi de signer une collection capsule pour le printemps-été 2015, au style résolument mode.
 
« Nous avons beaucoup travaillé les coloris et le style sans pour autant renoncer à la technicité de nos produits. Pour nous, c’est un virage plus tendance car nous développons une nouvelle dimension mode », déclare Hafid Asrar. 
 
Pour la marque, cette collection est primordiale, car elle annonce la nouvelle identité de la marque pour l’hiver prochain.
 
Côté prix, Gentleman Figther a opté pour un positionnement moyen-haut de gamme - de 49 à 89 euros pour la gamme technique et de 40 à 105 euros pour la classique. Mais, forte de ses premiers succès, la marque a lancé dernièrement des t-shirts d’entrée de gamme afin d’être plus accessible (35 euros).
 
Une stratégie adaptée à son souhait de s’implanter autant dans les magasins de sport que les multimarques traditionnels.
 
Enfin, la griffe sport-chic vient de renforcer ses équipes en se dotant d’un directeur général. William Gebran, qui est issu du monde associatif, aura donc pour mission de développer la marque en France, mais aussi au-delà des frontières hexagonales.
 
A l’international, la marque vise la Belgique et la Suisse via des multimarques traditionnels et des magasins spécialisés. Elle devrait également faire son retour cette année à San José, en Californie.
 
En effet, en 2014, la marque avait déjà noué un partenariat avec un centre d’entraînement AKA de cette ville, qui s’était révélé fructueux. Elle devrait donc renouveler l’expérience.