Jean-Paul Leroy
30 août 2012
Georges Plassat se donne trois ans pour redresser Carrefour
Jean-Paul Leroy
30 août 2012
Georges Plassat n’entend pas être aussi bavard que ses prédécesseurs à la tête du groupe Carrefour en matière d’information. "Carrefour a souvent donné bien trop d’informations à ses concurrents", souligne-t-il. Pour autant, le nouveau patron du n°2 mondial de la grande distribution a détaillé, un peu, son plan d'action à trois ans pour remettre la société de distribution en marche lors de la conférence associée à la publication des résultats semestriels. Son credo: s’appuyer sur les règles ancestrales du commerce et être pragmatique. Cela veut dire tout simplement soigner ses marges, proposer les bonnes marchandises, retrouver le sens du client.
Bien sûr, première règle: désendetter la société et essayer de se trouver de nouveaux moyens d’investir. Le PDG de Carrefour a écarté le recours à une augmentation de capital. Mais il a lancé partout la chasse au gaspi, notamment en réduisant les frais généraux. Il a aussi confirmé un plan de départs volontaires de 500 à 600 personnes. Il a relevé certaines possibles évolutions de périmètre en s’interrogeant sur la Pologne, la Turquie et l’Indonésie. Il a toutefois conforté les positions de l’enseigne au Brésil et en Chine. "Nous devons offrir des plateformes équilibrées entre pays matures et pays émergents", a-t-il souligné. S’il relève évidemment les difficultés économiques de pays comme l’Italie, l’Espagne et la France, il a constaté tout simplement que l’Europe tient encore la tête au niveau mondial.
Concernant l’offre, Georges Plassat a mis l’accent sur le prix certes, mais aussi sur une offre faite de produits de qualité. Il a affirmé entendre s’appuyer sur les meilleures des marques, en développant avec elles de vrais partenariats. "Nous allons reprendre contact avec nos fournisseurs", souligne-t-il. En clair, elles auront plus de place en rayons si elles jouent le jeu.
A ce titre, le PDG du groupe Carrefour a affirmé vouloir tourner la page d’un fort développement de marques propres. Son prédécesseur, Lars Olofsson, avait annoncé un objectif de 40% de l’offre sous marques propres. Pour Georges Plassat, cela ne doit pas dépasser les 20%.
Le PDG de Carrefour a aussi souligné vouloir inciter les magasins à développer des produits locaux. "Il faut faire travailler, quel que soit le pays d’ailleurs, nos clients potentiels et prescripteurs".
Georges Plassat a aussi évoqué la possibilité pour les dirigeants de rencontrer les clients… On sait que le nouveau patron de Carrefour a toujours été très à l’écoute du terrain quelle que soit l’entreprise qu’il a dirigée. Et de souligner par exemple que l’enseigne ne doit plus se contenter de la publicité traditionnelle. "Pourquoi ne pas sponsoriser un club de tennis local ?", souligne le président de Carrefour.
Le distributeur a aussi engagé manifestement une vraie réflexion sur son multiformat. Georges Plassat a annoncé vouloir supprimer la référence Carrefour pour les petits formats en gardant le logo Carrefour et le nom Market pour les supermarchés, comme City et Contact . "Carrefour est destiné aux hypers", souligne George Plassat qui raye d’un trait de plume la référence Planet lancée par son prédécesseur.
Enfin, Georges Plassat a insisté sur les hommes Carrefour qui ont de grandes qualités et qui doivent être dynamisés. "Ils ont été chloroformés", souligne-t-il. Il entend ainsi rendre une certaine latitude de fonctionnement aux directeurs d’unité.
Et table sur un vrai redressement à hauteur de trois ans donc…
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