Jean-Paul Leroy
30 août 2012
Georges Plassat : "Le textile a toute sa place en hyper"
Jean-Paul Leroy
30 août 2012
Patron du groupe Carrefour, Georges Plassat est aussi un pro du secteur textile en ayant dirigé et développé Vivarte, l’un des plus grands groupes de la distribution spécialisée d’habillement et de chaussures.
Pour celui-ci, il n’est pas question, chez Carrefour en tout cas, de remettre en cause le secteur textile et plus largement le non alimentaire. "Le non alimentaire en hypermarché a souffert de la concurrence des enseignes spécialisées qui ont bénéficié du développement des zones commerciales autour des hypers justement", souligne Georges Plassat. Ces derniers ont donc perdu en toute logique des parts de marché. "Mais, en moyenne, le textile, avec la chaussure, pèse quand même 8,5% de l’activité d’un hyper. Ça n’a l’air de rien mais cela représente sur chaque magasin un gros chiffre".
Le PDG du groupe Carrefour considère donc que l’hypermarché doit rester généraliste, en s’appuyant plus que jamais sur son concept originel. "Si les hypers abandonnent tel ou tel secteur non alimentaire, les clients iront encore davantage chez les spécialistes, et oublieront l’hyper même pour l’alimentaire, souligne-t-il. Il y a toujours un intérêt pour la clientèle à trouver tout sous le même toit".
Encore faut-il appliquer la bonne stratégie. Là aussi Georges Plassat entend revenir aux fondamentaux. "L’hypermarché doit s’appuyer sur la valeur d’usage du vêtement et sur des produits de qualité. Le produit Tex (la marque propre lancée par Carrefour il y a de nombreuses années, ndlr) correspond bien à cela. C’est un concept de qualité et de simplicité".
Et de condamner la stratégie retenue un moment avec le lancement de collections avec de "grands noms". S’étaient ainsi succédé Olivier Lapidus, puis le créateur de BCBG Max Azria dans les années 2007/2008. "Comment peut-on avoir l’idée de vendre des robes longues qui trainent par terre dans un hypermarché !", relève Georges Plassat.
Outre la valeur d’usage, celui-ci s’interroge aussi sur l’intérêt de proposer des vêtements désaisonnalisés. "On dit que les saisons sont inversées, que le temps change tout le temps. On pourrait proposer des vêtements adaptés pour être vendus à différentes périodes. Cela permettrait aussi de mieux gérer les stocks", souligne le PDG de Carrefour.
Enfin, a insisté Georges Plassat, en jouant de la boutade, "il faut des cabines en hyper pour que les gens puissent essayer les vêtements. Si on oblige un client à faire 50m pour essayer un pantalon, il s’en va. Et tant pis pour l’hyper". Comme le dit le PDG du groupe Carrefour à sa façon habituelle, il faut du bon sens dans la distribution….
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